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Parler : nouveau repaire des fans de Trump et des conservateurs qui fuient Facebook et Twitter

Le nombre d’utilisateurs de Parler explose depuis la défaite des Républicains aux États-Unis. Même chose pour Rumble et Newsmax, des applis alternatives prises d’assaut par l’extrême droite. 

Comme le rapporte le New York Times, des millions de personnes ont quitté Facebook et Twitter depuis les premiers résultats des élections états-uniennes. Ne supportant pas l’entrave à la liberté d’expression que constituerait la politique de modération des réseaux sociaux pendant la campagne, ces militants d’extrême droite migrent sur Parler, Rumble et Newsmax – des applis qui promettent la liberté d’expression totale.

Parler double son total de membres 

Au cours du week-end du 7 et 8 novembre 2020, Parler s’est hissé au sommet des téléchargements sur l’App Store aux États-Unis. Le lundi suivant, l’appli qui se voit comme « le réseau social de la liberté d’expression » comptait huit millions de membres, soit près du double des 4,5 millions qu’elle avait la semaine dernière.
De son côté, Rumble qui se décrit « comme un YouTube et un TikTok alternatif » prévoit que le nombre de vues passent de  60,5 millions le mois dernier à une fourchette entre 75 à 90 millions. 
Et Newsmax, un média d’infos conservateur, a indiqué que trois millions de personnes avaient suivi la nuit électorale sur son site et que son application s’est glissée récemment dans le top 10 applications quotidiennes téléchargées à partir de l’App Store.

Parmi ces nouveaux membres, des pointures de l’extrême droite américaine. Après voir fustigé le traitement des conservateurs sur les réseaux sociaux classiques, Mark Levin, un animateur populaire de radio, a dirigé ses millions d’auditeurs et followers vers les réseaux alternatifs comme Parler. 

Les appels de ce genre se sont multipliés. Maria Bartiromo, une des figures de la chaîne FoxNews a également fait part de sa migration de Twitter à Parler sur son compte suivi par plus de 890 000 personnes. 

Sollicités par le New York Times, Facebook et Twitter ont refusé de commenter. Néanmoins, les deux entreprises ont nié censurer les conservateurs et ont tenu à rappeler qu’elles se réfèrent généralement à leurs politiques de modération lorsqu’un membre enfreint les règles de la communauté. 
« Bien que de nombreux conservateurs soient contrariés par le fait que leur contenu soit étiqueté ou caché, ils sont moins disposés à reconnaître que leurs messages peuvent souvent entrer en conflit avec les lignes directrices de Facebook sur la désinformation et le contenu nuisible », écrit le journal américain. 

« Une bouffée d’air frais »

Sur Parler, vous pouvez retrouver sans problèmes les théories du complot relayées par le groupe QAnon et le collectif organisé contre le « vol » de l’élection par Joe Biden « STOP THE STEAL ». Les discours antisémites y abondent également.
Donald Trump et son avocat mais aussi le sénateur républicain Ted Cruz ont des comptes sur Parler – « une bouffée d’air frais pour ceux qui sont fatigués et méfiants de la façon dont ils ont été traités par nos concurrents », a déclaré Jeffrey Wernick, chef de l’exploitation de Parler, auprès du New York Times

En France, Parler est aussi un repère pour les figures de l’extrême droite. Marion Maréchal-Le Pen en faisait ouvertement la promotion cet été sur son compte Twitter aux 400 000 abonnés aujourd’hui désactivé : « Pour contourner la censure de Twitter, beaucoup d’utilisateurs s’inscrivent sur le réseau social “Parler”. Vous pouvez m’y retrouver ». 
Elle y côtoie des bannis de Twitter, comme des membres de Génération identitaire, mais aussi l’eurodéputé RN Jérôme Rivière, ou le cadre du parti Jean Messiah. 

Source : The New York Times

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Marion Simon-Rainaud