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OVHCloud : l’incendie de ses data centers à Strasbourg est a priori « accidentel »

Quelques jours après le gigantesque incendie qui a détruit un centre de données du géant français de l’hébergement, OVH, les premières informations sur son origine commence à poindre. Si l’enquête n’est pas terminée, l’origine de cette destruction ne serait pas malveillante.

Alors qu’Internet s’en remet doucement, l’incendie du data center d’OVH n’en est pas moins un coup sérieux porté à un bon nombre d’activités en ligne. Au point, évidemment qu’il est légitime de se demander ce qui l’a provoqué. 

« Les premiers éléments de l’enquête (…) font penser à un départ de feu accidentel », a indiqué à l’AFP une source proche du dossier, qui précise que « les investigations sont toutefois toujours en cours »

Les propos de cette source anonyme semblent toutefois être en voie d’être confirmés par l’enquête confiée à la Sûreté départementale du Bas-Rhin.

« Les investigations sont en cours, il n’y a pas de certitude pour l’instant, mais cela s’oriente plutôt vers une piste accidentelle », a-t-on ainsi appris auprès du parquet de Strasbourg. Vu l’état du bâtiment, « les experts n’ont pas pu faire de constatations à l’intérieur du bâtiment sur le départ de feu stricto sensu », a-t-on précisé. 

L’incendie, qui n’a fait aucun blessé, s’est déclaré dans la nuit de mardi à mercredi dans l’un des quatre centres de données d’OVHcloud installés dans une zone industrielle, à l’est de Strasbourg, près de la frontière allemande. Il a pu être maîtrisé grâce au déploiement d’importants moyens de secours. Tout risque de pollution a été écarté.

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Octave Klaba, qui a fondé l’entreprise en 1999 et s’était rapidement rendu sur les lieux du sinistre mercredi, a expliqué jeudi dans une vidéo que le centre de données où le feu a pris datait de 2011. Les centres de données plus récents sont organisés et refroidis différemment, a-t-il souligné.

L’origine du feu « est encore très floue », a ajouté Octave Klaba. Après les premières alarmes, à 00h47, les techniciens sur place sont intervenus rapidement, « mais ils ont vu énormément de fumée immédiatement, donc au bout d’une minute ou deux ils ont pris la décision de sortir du data center parce que c’est devenu trop dangereux de rester à l’intérieur », a expliqué l’entrepreneur. « Cette vitesse d’incendie, cette vitesse de propagation nous interroge : comment ça a démarré, et pourquoi ça a démarré aussi vite », a-t-il poursuivi.

Selon lui, au vu des images thermiques prises par les pompiers depuis l’extérieur du bâtiment en feu, deux onduleurs seraient en cause.

« Sur l’un de ces deux onduleurs, nous avions eu des interventions dans la matinée (précédente). Un technicien qui opère des maintenances a changé beaucoup de pièces à l’intérieur. Il a remis l’onduleur en route dans l’après-midi et tout semblait bien fonctionner », a poursuivi Octave Klaba.

Avec les données vidéo que les techniciens d’OVHcloud sont en train d’extraire, « nous allons analyser pour comprendre précisément ce qui s’est passé (…) et en tirer toutes les conséquences ». « S’il y a des choses à changer dans les data centers, et il y en a, nous ferons les modifications pour que cette situation n’arrive plus jamais », a-t-il insisté.

Au total, « 12 000 à 16 000 clients ont été impactés », selon OVHcloud. Mais comme certains clients sont eux-mêmes hébergeurs, le nombre de sites touchés est beaucoup plus important : 464 000 noms de domaines distincts (dont 59 600 français) et 3,6 millions de serveurs Web liés à OVHcloud étaient inaccessibles après l’incendie, a comptabilisé la société américaine Netcraft.

Jeudi, OVHcloud a toutefois indiqué ne pas être en mesure de confirmer d’éventuelles pertes définitives, arguant que, en fonction des sauvegardes ou des redondances souscrites, « il existe autant de possibilités que de clients ».

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P.F., avec AFP