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On a testé l’Audi A7 qui conduit seule sur autoroute

Lancé à 130 km/h sur autoroute, Jack est sûr de lui. Il fait ses contrôles, met ses clignotants, déboite, accélère, freine, se rabat. Mais Jack n’est pas un conducteur, c’est la nouvelle voiture (semi) autonome d’Audi.

Quelle expérience ! Après nos tours du circuit d’Ascari à près de 200 km/h à bord de Bobby, une Audi RS7 autonome, c’est au tour de Jack, un concept-car sur la base d’une A7, de nous emmener faire un tour en Allemagne, sur une autoroute… ouverte à la circulation. Plus précisément sur un tronçon d’une cinquantaine de kilomètres de l’A9, portion sur laquelle les constructeurs ayant obtenu l’autorisation ont le droit de mener leurs tests de conduite autonome.

Une voiture autonome certifiée niveau 4 

Nous avons régulièrement l’occasion d’éprouver les technologies d’aide à la conduite (freinage d’urgence, régulateur de vitesse intelligent, etc.) et les dispositifs de maintien dans la file. Parfois très efficaces, comme sur l’Audi A4, la BMW série 7 ou encore la Volvo XC90, ils sont cependant limités par la législation actuelle, qui impose aux constructeurs d’en l’imiter l’usage dans le temps. Traduction : le conducteur est obligé de reprendre la main après quelques dizaines de secondes passées sans toucher le volant. Il est rappelé à l’ordre par des alertes sonores, puis la désactivation de l’aide au maintien dans la file.

Audi – A7

Mais Jack et les conditions de tests sont ici bien différents : la voiture roule sur une autoroute prévue pour les tests. C’est donc la première fois que nous prenons la place du conducteur d’une voiture véritablement autonome… Ou semi-autonome, puisque nous sommes quand même derrière le volant. Nous avions vu des choses épatantes à l’ITS de Bordeaux, avec une infrastructure communicante, mais à une vitesse moindre.

Cette Audi A7 évolue sur une portion d’autoroute où elle nous permet d’apprécier l’efficacité de ses technologies et de nous faire une idée assez précise de ce à quoi pourraient ressembler les postes de conduite à horizon 2020, lorsque les voitures certifiées niveau 4 – celles qui peuvent conduire seules, mais avec un conducteur en mesure de reprendre le contrôle en cas de danger- seront de plus en plus présentes.

Tout va bien au poste de conduite

Sommes-nous trop confiants ou la techno est-elle diablement efficace ? Difficile à dire. Ce qui est sûr, c’est que Jack nous a mis rapidement en confiance. Après quelques centaines de mètres sur l’A9, calés à 80 km/h derrière un camion, Jack se réveille et muscle le rythme. Rapidement il enclenche le clignotant pour déboîter sur la voie du milieu… 100 km/h, ça roulotte devant, mais il y a encore de la marge et la voie de gauche est libre. Il enclenche le clignotant, puis le coupe quasi aussi rapidement : un gros SUV arrive très vite au loin et les capteurs présents dans le pare-chocs l’ont détecté. Jack n’entamera la manœuvre que lorsque celui-ci nous aura doublés.

Une brève accélération, on dépasse, à 130 km/h Jack est en vitesse de croisière, double puis se rabat. Bluffant ! Nous ne sommes ni secoués par les accélérations, les freinages ou les coups de volant, ni même inquiétés par les trajectoires empruntées. Et des scénarios comme celui-ci, nous en avons vécu plusieurs sur notre trajet d’environ 50 km, sans jamais (trop) nous inquiéter.

Audi – L’un des Lidar intégré dans l’A7

En revanche, notre passager -un ingénieur de chez Audi forcément un peu stressé- s’est durant tout le voyage tenu prêt à intervenir sur ses pédales déportées, à la moindre erreur, comme un vrai moniteur d’auto-école. Mais Jack a parfaitement géré son affaire pendant que nous regardions le paysage, lisions nos mails ou regardions une vidéo.

Garder un œil sur la route : un vrai problème

Face à ces conditions idéales -une circulation fluide sur autoroute, loin du périphérique parisien et ses motards qui remontent les files entre les voitures- nous avons en effet eu tout le loisir de faire autre chose. Tout en sachant que nous aurions du, ainsi que l’exige la loi, rester vigilants… Ce qui n’était pas franchement notre cas à bien des moments. Sans doute aussi parce que notre passager était aussi concentré que deux conducteurs réunis.

Aussi réussi soit-il, ce test nous permet de confirmer les inquiétudes émises par certains experts : l’excès de confiance dans ces voitures semi-autonomes peut poser problème en cas de danger extrême. Situation que nous n’avons pas vécue. À aucun moment l’Audi A7 n’a eu à freiner fort ou à se déporter brusquement. Rappelons néanmoins que les technologies Pre-safe d’Audi, incluant le freinage d’urgence, ont fait leurs preuves par ailleurs.

Il est évident que les habitudes devront évoluer lorsque les voitures semi-autonomes seront disponibles, tout comme les mentalités. Car les réfractaires à ces voitures intelligentes sont encore nombreux. Sans doute n’ont-ils pas encore pris la mesure de l’intérêt d’une telle voiture dans les conditions de circulations pénibles (les embouteillages) ou lassantes telles les grandes lignes droites d’autoroutes. Que les passionnés de conduite se rassurent : nous sommes nous-mêmes fans de sensations au volant. Mais l’intérêt de ces technologies lorsque la route est ennuyeuse est évident.

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