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Nouveau Marché : agir pour l’entreprise innovante

Depuis plus d’un an, Croissance Plus s’efforce d’attirer l’attention des médias et des hommes politiques sur la déconfiture du Nouveau Marché et les risques qu’elle fait…

Depuis plus d’un an, Croissance Plus s’efforce d’attirer l’attention des médias et des hommes politiques sur la déconfiture du Nouveau Marché et les risques qu’elle fait peser sur les entreprises innovantes. Mais notre démarche ne semble pas passionner les foules : trop technique, trop concrète, trop restreinte, nous rétorque-t-on quand, à l’instar de Dominique Strauss-Kahn récemment, on ne nous oppose pas un assez stupéfiant “le Nouveau Marché est une réussite “.

L’innovation en panne de fonds

Certes, depuis son ouverture en mars 1996, le Nouveau Marché a permis de lever 3,71 millions d’euros et contribué à financer le développement d’un bon nombre d’entreprises innovantes françaises. Certes, certaines des sociétés qui s’y sont introduites pendant la période d’euphorie de la nouvelle économie n’avaient peut-être pas la solidité et la maturité requise pour le faire. Certes, l’effondrement des cours peut être considéré comme une purge nécessaire et finalement saine de la place. Mais ces analyses ne doivent pas être l’arbre qui cache la forêt… ou plutôt le désert. Car ce que Croissance Plus souhaite dénoncer aujourd’hui, c’est bien la faiblesse des moyens financiers des entreprises innovantes françaises qu’illustre et qu’explique la situation actuelle du Nouveau Marché.Quelques chiffres : le Nouveau Marché compte à peine 164 entreprises, dont 11 étrangères. 28 d’entre elles seulement capitalisent plus de 100 millions d’euros (et 48 plus de 50 millions d’euros). Cinq sociétés se sont introduites en 2001, contre 46 en 2000 ! Très bien, nous dira-t-on. Et alors ? Pourquoi faire autant de bruit et dépenser autant d’énergie pour 150 entreprises ?C’est très simple : la situation catastrophique du Nouveau Marché ne concerne justement pas ces entreprises cotées. La situation du Nouveau Marché affecte des milliers de jeunes entreprises en création, parce qu’elle bloque l’ensemble de la chaîne de financement. Les entreprises de croissance qui ont atteint un degré de maturité suffisant pour s’introduire sur le Nouveau Marché y renoncent. Les capital-risqueurs qui les financent ne peuvent se dégager de leurs participations. Ils ne sont donc pas en mesure d’investir dans des entreprises plus jeunes qui cherchent à lever leurs premiers fonds. C’est ce gâchis intolérable auquel Croissance Plus entend mettre fin. C’est ce cercle vicieux absurde que nous souhaitons rompre en créant un dispositif susceptible de réorienter une petite partie de l’épargne des ménages vers le Nouveau Marché.Depuis plusieurs mois, Croissance Plus a donc repris son bâton de pèlerin, avec dans sa besace une mesure simple, peu coûteuse, déjà expérimentée en partie dans la version originelle des “contrats DSK” : un nouveau contrat d’assurance-vie, investi plus largement dans des valeurs de sociétés de croissance, cotées ou non, et bénéficiant d’une incitation fiscale adaptée au risque encouru, dont l’impact devrait rester très raisonnable pour les finances publiques.Absorbé par les échéances électorales, le précédent gouvernement ne nous a pas entendus. Nous demandons donc aujourd’hui ?” et nous continuerons à demander après les élections législatives, quelle que soit l’issue du scrutin ?” à ce que cette proposition soit examinée, discutée, éventuellement améliorée, mais surtout mise en place, enfin, et dans les meilleurs délais.

Éviter l’asphyxie

C’est-à-dire avant qu’il ne soit trop tard. Si possible avant que les entreprises de croissance, qui ont créé tant de richesses et d’emplois ces dernières années, meurent d’asphyxie financière. À l’heure où les politiques font assaut de slogans ambitieux sur la nécessité de revivifier l’économie, de soutenir la croissance, d’encourager la création d’entreprises… et sur la nécessité dagir concrètement, il serait pour le moins paradoxal que cette modeste mais indispensable réforme ne soit pas mise en ?”uvre.* président de croissance plus

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Christian Poyau*