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Le Mozilla de la cause perdue

Il paraît que l’open source, c’est la panacée. Pour un système d’exploitation peut-être, mais quand il faut quatre ans pour développer un banal navigateur, j’en doute.

Il faut les entendre, les dingos de l’open source : ” La sortie
de Mozilla 1.0 est une révolution, un grand jour pour l’informatique. C’est le meilleur navigateur jamais créé. “

Désolé les gars, mais c’est un non-événement. Redescendez sur Terre, la guerre des navigateurs est finie. On n’est plus en 1995, où il fallait choisir son camp entre Netscape et Internet Explorer. Le Web n’est plus un champ de bataille et le
navigateur n’est plus une arme.Aujourd’hui les enjeux sont les débits, le collaboratif et la qualité des contenus. En 1995, il est vrai, il suffisait d’avoir le meilleur navigateur et le portail qui allait avec pour devenir le roi du pétrole. On se souvient qu’à
l’époque, Netscape, le leader, se voyant rattrapé par Microsoft, décida de jouer son va-tout et de mettre son navigateur en code source libre.Le projet
Mozilla était né. Microsoft pouvait trembler. On allait voir ce qu’on allait voir. Avec son armée de développeurs bénévoles, Mozilla allait nous pondre un navigateur comme on n’en avait jamais vu.Mais l’armée a marché en ordre dispersé et le projet n’a cessé de piétiner. Quatre ans ont passé et Mozilla n’a accouché que d’horreurs inutilisables (on se souvient encore
de la version Netscape 6.0…). Pendant ce temps, Internet Explorer s’est bonifié, pour devenir un standard de fait, et
Opera a fini par s’imposer sous Linux et sur les machines peu puissantes, par sa rapidité et sa légèreté.Du coup, un nouveau navigateur n’intéresse plus personne… sauf quelques anti-Microsoft primaires, nostalgiques de Netscape 4.7 ou ceux qui passent leur temps à enfiler des perles.J’ai quand même jeté un ?”il à ce fameux Mozilla 1.0. C’est vrai qu’il n’est pas mal (heureusement, pourrait-on dire, après quatre ans de développement) : on y trouve des fonctions intéressantes, comme la suppression automatique des
fenêtres pop-up, ou l’aperçu avant impression. Mais, à part ça, il reprend surtout le meilleur d’Internet Explorer et d’Opera. C’est comme si la ” bande à Mozilla ” avait passé quatre ans à réinventer l’eau tiède. Aussi vain qu’une
nouvelle version de Notepad.“Ouais, mais regarde, les pages s’affichent 3 ms plus vite et on peut personnaliser l’interface. “Que Mozilla enfile les perles un chouia plus vite qu’Internet Explorer, je m’en balance. Pour moi, un navigateur ça doit d’abord être efficace, transparent et totalement intégré au système, qu’il soit Linux, Windows ou Mac OS.Je n’ai pas envie de faire une compétition avec mon voisin de bureau pour savoir qui aura le navigateur le plus délire ou celui qui fait ” pouêt pouêt ” le premier quand on quitte un site. Ce que je veux, c’est surfer
simplement et tranquillement.Or, côté Mozilla, il reste encore du boulot. Sous prétexte de respecter les standards, il affiche n’importe comment les sites ” optimisés pour Internet Explorer ” (pourtant le standard actuel), il est incompatible avec les
boutons de navigation de ma souris (défilement lent, retour au site précédent, etc.) et bouffe un max de mémoire.Je comprends que les fanas d’open source soient gagas devant ” leur ” navigateur. Après tout, ils ont bossé comme des fous pendant quatre ans pour le sortir. Mais a-t-on vraiment besoin d’une énième alternative à Internet
Explorer ? Pourquoi ne pas plutôt travailler sur un remplaçant à cette honte d’Outlook ?Prochaine chronique vendredi 28 juin

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Annicet Mbida