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Net économie, la fin d’un rêve

La chute des valeurs internet en Bourse a mis en péril certains investisseurs. Du coup, la distribution des capitaux est plus sélective.

Des “First Tuesday” au “Black Friday” du 14 avril dernier, la fête du modèle start up aura fait long feu. Entrepreneurs et investisseurs ont passé l’été à chercher des fonds pour refinancer des jeunes pousses en perdition. Les déboires de certains fleurons de la net économie – des fournisseurs d’accès gratuit tel LibertySurf aux sites consuméristes comme Boxman – ont jeté un froid. De l’avis général, les capitaux s’investissent désormais de manière plus sélective. Mais, paradoxalement, les fonds d’investissement disposent de moyens toujours plus importants. Ainsi, Vivendi est-il en train de rassembler 650 millions d’euros auprès d’une trentaine de souscripteurs (banques et groupes industriels en grande partie) dans une deuxième version de son fonds de capital-risque Viventures. Les secteurs visés : le multi-accès, la télévision interactive et, surtout, les réseaux optiques.Le montant moyen par investissement et la durée de présence au capital sont également en forte progression. Une stratégie plus sage qu’elle n’en a l’air, car il se révèle en fait très difficile d’établir une statistique des échecs. Bien entendu, certaines sommes très importantes investies dans des campagnes de communication ne seront jamais récupérées. Cependant, les entreprises en perdition ont préféré trouver une échappatoire plutôt que d’en arriver au dépôt de bilan : elles se revendent à de grands groupes. Les incubateurs – eux-mêmes en danger – tout comme les business angels se transforment alors en banquiers d’affaires. C’est ainsi que le site d’achats groupés Clust s’est offert en octobre dernier à l’un de ses concurrents, Dealpartners. “Le rapprochement avec un acteur du même métier constituait la meilleure réponse à nos contraintes financières“, avoue simplement Jo’l Palix, son fondateur.Mais un autre orage s’annonce à l’horizon. En effet, face à la déprime des places boursières, les sommes pharaoniques dépensées par les opérateurs télécoms pour obtenir des licences UMTS (Universal Mobile Telecommunications System) proviennent en majeure partie de l’endettement. Une ponction de liquidités qui pourrait générer une hausse des taux d’intérêt, et, en conséquence, une nouvelle chute des Bourses.

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Eric Chreiki