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Nanostockage : maxi-densité, minitaille

Les nanotechnologies permettent des évolutions majeures dans la miniaturisation des supports de stockage. Tour d’horizon des technologies les plus prometteuses.

La recherche en matière de manipulation des données à l’échelle nanométrique (atomique ou moléculaire) progresse vite. Deux démonstrations récentes laissent entrevoir des capacités et des densités de stockage qui pourraient être plusieurs centaines de fois plus importantes que celles d’aujourd’hui.Fin juin, l’université de Buffalo (université d’Etat de New York) a établi un record : la mise au point d’un capteur magnétique de quelques atomes de diamètre, permettant d’accéder à des bits d’information avec une finesse jamais atteinte à ce jour, surpassant de 3 000 % la précision des procédés traditionnels.

De l’infiniment petit à l’invisible

Le dispositif constitue une voie possible pour la miniaturisation des supports de stockage magnétique. Lorsqu’on diminue la taille des bits, leur champ magnétique devient en effet imperceptible, et il est impossible de les détecter ?” ou d’y accéder ?” avec des capteurs traditionnels.A terme, prévoient les responsables de l’expérimentation, ” le procédé pourrait permettre de stocker 50 DVD ou plus sur un disque dur de la taille d’une carte de crédit “.Quelques jours auparavant, IBM avait également fait état d’une avancée majeure. Les chercheurs du centre de Zurich ont fait la démonstration d’un dispositif permettant le stockage de données avec une densité vingt fois supérieure à celle des procédés traditionnels les plus performants à ce jour, soit mille milliards de bits par pouce carré. De quoi stocker le contenu de 100 000 livres sur une surface de la taille d’un timbre-poste.

Premières applications commerciales dans cinq ans

Le projet de recherche d’IBM, Millipede, vise à s’affranchir des principes de stockage traditionnels. Le procédé repose sur plusieurs milliers de nano-aiguilles de taille moléculaire, qui poinçonnent la surface d’un film plastique, avec des trous ” 50 000 fois plus petits que le point final qui ponctue cette phrase “. La méthode évoque les cartes perforées utilisées jadis, dans les premières générations d’ordinateurs. Avec tout de même deux différences de taille : la technologie est réinscriptible et permet de stocker 3 milliards de bits dans l’espace d’une seule perforation d’une ancienne carte…Ces révolutions pourraient survenir à moyen terme. Selon IBM, ” un prototype, utilisant 4 000 aiguilles travaillant simultanément sur une surface de 7 mm carrés, pourrait être opérationnel début 2003 “, et constituer la base de supports de stockage ” de 10 à 15 Go, de la taille d’une mémoire Flash “. Les perspectives sont plus distantes pour ce qui concerne les recherches à l’université de Buffalo : selon H. Chopra, responsable du projet, il faudra attendre “cinq à huit ans” avant de voir des applications commerciales de cette technologie de stockage magnétique.

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Cyril Fievet