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MWC 2016 : on a essayé le projet Tango de Google

En marge du Mobile World Congress de Barcelone, Lenovo présentait avec Google une application concrète de Project Tango, un dispositif bourré de capteurs capables d’apporter une couche d’information au réel.

Google a dévoilé en juin 2014 une tablette un peu particulière, équipée d’une caméra frontale grand angle mais surtout, à l’arrière, de plusieurs capteurs capables de traquer le mouvement de l’utilisateur et de mesurer avec précision la profondeur de champ de l’espace situé face à elle. L’objectif du Projet Tango : donner à cet engin la capacité de visualiser le monde physique et de percevoir l’espace comme le ferait un être humain. Depuis, Google et son partenaire technique Lenovo n’avait pas montré d’applications concrètes de ce dispositif.

Au Mobile World Congress de Barcelone, les deux partenaires ont voulu montrer ce que Project Tango pouvait apporter aux parcours de visite des musées. Une expérience a donc été menée au Museu Nacional d’Art de Catalunya, dont une partie a été préalablement « cartographiée » par Guidigo, une société française spécialisée dans l’approche numérique des visites de musée.

Du guidage local sans GPS ni triangulation

La tablette Tango de Lenovo entre les mains, nous avons entamé la visite du célèbre musée catalan. L’un des atouts de Projet Tango est la reconnaissance de mouvement associée à la perception de la profondeur de champ. Ainsi, la zone ayant été mappée au préalable, la tablette a été capable de nous guider sans avoir à utiliser le GPS ou une autre technique de géolocalisation. Et il faut bien admettre que la solution est en cela très efficace. Aller d’un point à un autre est très facile, d’autant que l’écran affichait une ligne bleue en réalité augmentée qu’il suffisait de suivre pour arriver à bon port. A moins d’être à court de batterie, il devient ainsi très difficile de se perdre.

Grâce au mapping, encore une fois, la tablette sait exactement où sont situées chacune des oeuvres du musée. Au fil de notre visite, la tablette nous a proposé d’aller plus loin dans l’exploration de certaines d’entre elles. Face à La Bataille de Tétouan de Marià Fortuny, des pastilles affichées en réalité augmentée nous proposaient d’en savoir plus sur des aspects spécifiques du tableau. Au clic sur ces pastilles apparaissent alors à l’écran un zoom sur la zone concernée ainsi qu’une explication au format texte.

Une techno encore très contraignante

Si la possibilité de géolocaliser un utilisateur sans l’aide du GPS est plutôt impressionnante, elle n’est pas sans contrainte pour les développeurs. Au préalable, il faut obligatoirement cartographier l’espace. Guidigo nous assure qu’il ne leur a fallu qu’une heure pour cartographier l’aile du musée qui a fait l’objet de cette démo. Un espace finalement assez réduit, de quelques centaines de mètres carrés. Et si le musée décidait de déplacer ne serait-ce qu’une vitrine de quelques mètres, il faudra alors repasser par cette phase de mapping.

Autre contrainte, les développeurs doivent indiquer dans leur application où se situent chacune des oeuvres, à quelques centimètres près. Une étape fastidieuse qui pourrait être gérée par une solution de reconnaissance d’image, par exemple. Alliée à de la réalité augmentée, il serait alors facile de proposer des informations contextuelles sur des oeuvres, et pas uniquement celles qui ont été répertoriées. Et pourquoi pas enrichies avec des des infos provenant d’internet, d’ailleurs.

Mais ce n’est qu’un début

Pour l’heure, Tango n’en est qu’au stade expérimental, et de l’aveu même de Google, il reste encore pas mal d’aspects à améliorer. La démo de Barcelone ne pouvait être réalisée que par petits groupes, Tango ayant encore du mal à gérer les foules. Forcément, plus la scène est encombrée, moins ses capteurs sont capables de discerner ses différentes strates, et ainsi se situer dans l’espace.

Des grandes enseignes se sont déjà montrées intéressées par Tango. On imagine l’intérêt pour une marque, qui pourra facilement indiquer aux badauds où trouver leur corner dans un grand magasin par exemple. Puis consulter le stock disponible sur un article spécifique à l’aide de son smartphone.

Encore faut-il que ce dernier soit équipé pour Tango. Lenovo devrait lancer des produits auprès du grand public des cet été. En attendant, les curieux devront passer par le kit de développement, vendu autour de 500 dollars sur le site du projet (en rupture de stock actuellement).

Mobile World Congress 2016

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Christofer CIMINELLI