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MWC 2014 : des milliards d’euros pour développer la 5G

Dans leurs laboratoires, les équipementiers télécoms planchent déjà sur le successeur de la 4G, en prévision de l’explosion des données à venir. Plusieurs milliards d’euros sont déjà budgétés dans des projets de recherche et développement.

Objectif 2020. L’industrie des télécoms – qui se réunit cette semaine à Barcelone – s’est donnée six ans pour développer la 5G, la technologie mobile qui succédera à la 4G actuelle. D’ores et déjà, l’argent afflue par milliards d’euros pour atteindre ce but. En décembre dernier, l’Union européenne a lancé un plan de subvention (5G PPP) pour des projets de recherches publics-privés à hauteur de 700 millions d’euros d’ici à 2020. La même somme sera apportée par les partenaires privés, soit un budget total de 1,4 milliard d’euros. Près de 50 millions d’euros ont par ailleurs déjà été dépensés dans une série de projets précurseurs tels que Metis.

Mais l’Europe n’est pas seule à faire des efforts. La Corée du Sud a annoncé fin janvier vouloir financer des projets R&D à hauteur de plus de 1,1 milliard d’euros d’ici à 2020, de peur d’être dépassée par les évènements. « Des pays en Europe, la Chine et les Etats-Unis ont redoublé d’efforts pour développer la technologie de la 5G (…) et nous pensons qu’il y aura une énorme concurrence sur ce secteur dans quelques années », avait alors indiqué le ministère.

Beaucoup d’autres projets de recherche sont en train de naître au sein des équipementiers télécoms, un effort que l’Union européenne évalue à plus de 3,5 milliards d’euros. Parmi les plus volontaristes figure la société chinoise Huawei qui, en novembre dernier, a indiqué vouloir débloquer 600 millions d’euros pour la 5G d’ici à 2018. « L’année dernière, la 5G n’était qu’un sujet de discussion. Aujourd’hui, elle existe dans les laboratoires », se félicite Neelie Kroes, à l’occasion du Mobile World Congress à Barcelone. La Commissaire européenne espère que cette future technologie permettra aux Européens de revenir dans la course numérique. « Nous pouvons de nouveau être les leaders mondiaux », souligne-t-elle sur Twitter.

Anticiper l’explosion de trafic

Cette effervescence soudaine peut surprendre. Elle s’explique surtout par l’angoisse grandissante des industriels face à l’explosion du trafic de données sur les appareils mobiles. Selon une étude de Cisco, celui-ci sera multiplié par 11 d’ici à 2018, mais sera dépassé par le trafic issu des connexions M2M. L’Idate, de son côté, pense que le nombre d’abonnements à la 4G va décupler d’ici fin 2017.

Il faudra « 1.000 fois plus de capacité dans les systèmes de radio mobile d’ici 2020 » car le défi est « d’être capable de satisfaire 10.000 fois plus de trafic par rapport à 2010 », avec l’augmentation du nombre d’objets connectés tout en réduisant le temps de latence à « quasi zéro », explique Ulrich Dropmann, responsable normalisation et régulation technique chez l’équipementier finlandais NSN (Nokia Solutions and Networks). Certes, beaucoup de ces objets ne vont transmettre que très peu d’informations car ils ne serviront qu’à collecter quelques données, mais « l’ensemble sera considérable », ajoute-t-il.

A partir de quand peut-on espérer un déploiement de la 5G ? « Elle sera mise en service à partir de 2020 et il y aura un déploiement un peu plus massif à partir de 2025 », explique Frédéric Pujol, responsable du Haut débit mobile à l’Institut de l’audiovisuel et des télécommunications en Europe (Idate). Un rêve de geek : avec le débit qu’elles promettent, les connexions internet de cinquième génération devraient permettre de télécharger une vidéo HD d’une heure en six secondes.

Lire aussi:

Le dossier Mobile World Congress 2014 sur 01net
La Chine prépare déjà la 5G, le 12/11/2013

Source:

Commission européenne

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Gilbert Kallenborn, avec AFP