Musique en ligne : beaucoup de services, mais pas de rentabilité

C'est le constat de la première d'une série de tables rondes consacrées à la création musicale et Internet, inaugurée ce 14 avril par la secrétaire d'Etat au Développement du numérique, Nathalie Kosciusko-Morizet.
« L'offre légale [de contenus culturels sur Internet, NDLR] est faible, elle peut être décevante, en termes de quantité et d'accès. » Ce n'est pas une association d'internautes ou de défense des consommateurs qui le dit, mais Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'Etat au Développement de l'économie numérique ! Elle inaugurait ce mardi 14 avril au matin la première d'une série de tables rondes organisées par le secrétariat d'Etat et le magazine SVM sur le thème du financement de la création musicale sur Internet.
Si les acteurs invités (1) avaient tous des modèles et des préoccupations différents, un même constat les réunit : la difficulté d'être aujourd'hui rentable. Selon François Gerber, directeur de l'activité dématérialisée de la Fnac, aucun site de vente de musique ne peut y prétendre. C'est le cas aussi des autres participants à ce débat : VirginMega ne l'est pas, ni Deezer, ni Jamendo, site de distribution de musique sous licence libre, ni la webradio Goomradio.com, qui compte y parvenir cette année.
Certains problèmes font, cela dit, désormais partie du passé, comme les DRM (verrous numériques), longtemps accusés de ralentir le développement du marché. « Nous proposons aujourd'hui 4 millions de titres en MP3. Il y a beaucoup de progrès qui ont été faits, reconnaît Laurent Fiscal, PDG de VirginMega. La seule différence avec la distribution illégale, c'est le prix. »
Pas d'offre propre chez Free
Mais tout n'est pas réglé, loin de là. « On a multiplié les canaux de diffusion et d'échange sans se poser la question du financement des contenus », a reconnu Nathalie Kosciusko-Morizet. Fort de 7 millions de membres inscrits et de 5 millions de visiteurs uniques, le site légal de streaming Deezer espère atteindre la rentabilité à la fin de l'année mais attire l'attention sur le partage des revenus avec les producteurs. « Entre 50 et 70 % [des sommes, NDLR] vont aux producteurs, affirme Jonathan Benassaya, PDG du site. Je connais très peu d'industries où le fournisseur reçoit 50 à 70 % du prix de vente au consommateur. »
Orange tient à peu près le même discours, estimant que les marges demandées par les producteurs pour son service Musique Max l'ont conduit à proposer aux consommateurs un prix plus élevé qu'envisagé, à savoir 12 euros par mois au lieu de 10 ( ce qui donne droit à un maximum de 500 titres). Avec pour conséquence un résultat mitigé en termes de nombre d'abonnements.
C'est d'ailleurs pour cette raison que Free, présent également à cette table ronde, ne propose pas de service de musique propre, comme peuvent le faire Orange et SFR. La filiale d'Iliad craint même l'apparition d'une nouvelle taxe imposée aux FAI pour financer la filière musicale, comme ils le font déjà pour le cinéma (contribution au Cosip) et l'audiovisuel public. C'est en tout cas, il est vrai, une revendication récurrente de l'industrie de la musique, en particulier de la Sacem.
(1) Deezer, la Fnac, Free, Goomradio.com, Jamendo, MyMajorCompany, l'Observatoire de la musique, Orange, Radio Néo, SFR, VirginMega.
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kalimhero
Ah yes ! Apple !
Une entreprise qui vend de la chinoiserie au prix du matos "made in Germany"... C'est sûr qu'avec eux on va y gagner ! :-) -
espece de rigolo
J'aime beaucoup tes commentaires, toujours très constructifs :) à l'image de musclor 74...
Cela me fait tjs plaisir de lire,et je dois t avouer que j'attends avec impatience des réactions de réac ;-)
Encore, Encore...;-)
Anticlown tu es mon héros...
> extrême
(adjectif)
Qui est à l'extrémité.
Démesuré.
Outré. -
FrançoisDu
Le texte complet du débat ici
http://www.svmlemag.fr/special/loi_hadopi_creation_et_internet -
trollduq
Apple est américain, et l'américain a un savoir-faire inné de générer du cash avec presque n'importe quoi...
Le français a le savoir-faire inné de générer des lois répressives -
prinj
1. Lorsque les bénéfices des majors augmentaient, les prix augmentaient. J'étais jeune et trouvais le prix de CD déjà démesurément cher.
2. Un artiste auparavant n'avait qu'un public local, maintenant il est directement mondial, pour un prix de diffusion immensemment moins cher... Les prix doivent donc diminuer drastiquement.
3. Un artiste, c'est sur scène, pas simplement sur CD.
4. Un MP3 peut restituer la qualité sonore quasiment à l'identique d'un WAV, tout dépend de la bande passante choisie.
5. J'écoute deezer et suis dégouté que certains titres ne soient pas présents parce que leurs auteurs estiment qu'il ne gagnent pas assez avec ce site. Je jure de ne jamais dépenser 1ct pour ces pseudo gestionnaires financiers...
Bonne journée. -
zzzfr
essayer de vendre du mp3 au prix du cd en Wav......... !!!
après ils s'étonnent..!!! -
musclor 74
à 1 centimes d'euro le titre pour moi c'est ok !!! pas plus en mp3 de très mauvaise qualité !!! pour le moment peer to peer !!! mais modérément de toute façon pas question d'achté le moindre album avec mon r.m.i
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Dr@gz
" Plus de gens acheté et plus sa deviendra rentable et plus le prix baissera"
Je doute qu'ils baissent les prix sous prétexte d'une consommation plus élevée. Dés lors qu'ils auront trouvé une vraie solution de qualité, à prix correct, là on pourra arrêter de télécharger. -
rcoxia
Le débat est déja dernière nous. Mais c'est quand même hallucinant de voir un commerçant (les majors et/ou autres profiteurs des "Music dollars") faire la guerre à leur(s) client(s). Imaginez votre boulanger vous mettre des coups de baguette si un dimanche matin vous ne passez pas prendre vos croissants. C'est pathétique de voir cela. On est dans un nouveau système économique, où acheter est devenu un droit fondamentale, en tout cas un droit qui passe avant nos libertés.
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KiWi25
On revient toujours aux majors qui s'en mettent plein les poches.
NON, la musique ne devrait pas être aussi cher. 1? le titre, ça fait cher la minute, surtout quand on imagine que tout le travail qu'il y a derrière serait vite payé si les majors ne s'en mettaient pas plein les poches.
Un album à un prix raisonnable, j'achète, mais quand on voit le prix des single (3 chansons = 10? !) et même des chansons sur internet, ça encourage à aller sur deezer. Et quand on sait que la majorité des thunes vont dans les poches des producteurs... Un autre truc pas normal, c'est qu'un auteur qui interprète une de ses oeuvres en concert doit payer la SACEM ! c'est pas logique !
J'irai pas jusqu'à dire que je suis le robin des bois du web, mais y'a quand même moyen d'acheter de façon intelligente. Ainsi, j'achète "petits" artistes qui démarrent ou autre, et les Bruels et autres grandes vedettes peuvent bien aller faire de la pub pour Optic 2000. Et tous ces sous économisés sur l'achat de CD, c'est pour mieux aller voir des concerts mon enfant (à la base, un musicien, ça se produit sur scène, pas sur un CD froid et glacé).
Y'a qu'à regarder la fameuse pétition des 10 000 qui défent HADOPI: la plupart viennent des majors, et autres SACEM...
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