Passer au contenu

Mobile et santé : Saint-Cyr dénonce les insuffisances de l’enquête

Après trois mois d’enquête, la DDASS a reconnu huit cas de cancers infantiles à Saint-Cyr-l’Ecole. Mais le maire de la ville et les associations réclament que l’étude soit élargie aux pathologies touchant les
adultes.

L’enquête sanitaire menée à Saint-Cyr-l’Ecole avance. Commandée par le ministère de la Santé et confiée à la Direction départementale de l’action sanitaire
et sociale des Yvelines (DDASS), cette étude a pour objectif de déterminer les liens entre les problèmes de santé publique et les rayonnements électromagnétiques des antennes relais de téléphonie mobile installées à Saint-Cyr-l’Ecole.A l’occasion de la réunion du comité de suivi, qui s’est tenu la semaine dernière en présence de la mairie et des associations de parents d’élèves, la DDASS a déclaré qu’elle avait jusqu’à présent
relevé huit cas de cancers infantiles sur toute la ville.

Le syndrome des micro-ondes ignoré

Et ce chiffre peut encore être revu à la hausse dans les prochaines semaines. La DDASS poursuit en effet ses investigations auprès des hôpitaux, des centres de PMI (Protection maternelle et infantile), des établissements sanitaires
d’Ile-de-France et des services du registre du cancer.Quoi qu’il en soit, ces premiers résultats justifient d’ores et déjà la poursuite de l’enquête. ‘ On se situe dans la partie haute de la fourchette statistique. Dans une agglomération du type
de Saint-Cyr-l’Ecole, on observe en moyenne entre 2 ou 3 et 12 ou 13 cas de cancer de l’enfant. On se pose donc des questions
‘, précise Hélène Schutzenberger, ingénieur sanitaire, responsable du
service santé environnement à la DDASS des Yvelines.Le maire de Saint-Cyr-l’Ecole, Philippe Lavaud, et les associations de parents d’élèves dénoncent pourtant les insuffisances de l’enquête. Ils souhaitent notamment que les pathologies (maux de tête, troubles du
sommeil,…) liées au syndrome des micro-ondes et consécutifs à une exposition aux champs électromagnétiques soient prises en compte.

Un questionnaire médical controversé

Cette étude n’est pas assez complète. Nous demandons un meilleur recensement des pathologies notamment chez les adultes, déclare-t-on à la mairie. C’est dans cette optique que
nous avons proposé d’envoyer un questionnaire médical, rédigé par la DDASS, aux habitants de la ville.
‘Mais la proposition n’a pas été retenue. ‘ C’est faisable et l’idée paraît séduisante au premier abord. Mais on ne pourra pas exploiter de manière scientifique les résultats collectés
directement auprès des habitants
‘, souligne Hélène Schutzenberger. Selon elle la médiatisation du dossier et la pression des associations sont susceptibles d’influencer les réponses. ‘ On peut
craindre que ce type d’enquête traduise davantage l’inquiétude des gens face à la médiatisation qu’une réalité due à l’environnement.
‘Une attitude que les associations regrettent profondément. ‘ Si on en reste là, cette étude n’aura aucun intérêt. Ce serait vraiment dommage car on a l’occasion d’aller regarder ce qui se
passe et de mieux comprendre les effets sanitaires liées aux champs électromagnétiques
‘, insiste Hervé Nougier, représentant des associations. Il espère toutefois que les prochaines réunions du comité de suivi
permettront de débloquer la situation.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Stéphane Long