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(Mise à jour) Le cinéma se met en ordre de marche contre le piratage

Réunis au ministère de la Culture, les professionnels du 7e art ont officialisé leurs propositions pour lutter contre le téléchargement illégal de films.

Première publication le 13/10/2004Les professionnels du 7e art se sont retrouvés à huis clos, hier, mardi. Auteurs, producteurs, exploitants de salle ont accordés leurs violons avant de rencontrer la semaine prochaine les fournisseurs d’accès
à Internet. Objectif : définir un plan de lutte contre le piratage des ?”uvres audiovisuelles. De son côté, l’Alpa maintient la pression sur les pirates en multipliant les poursuites contre les gros téléchargeurs
.’ Un million de téléchargements pirates de films sont réalisés quotidiennement ! ‘ Lors du dernier Festival de Cannes, le Centre national de la cinématographie (CNC)
lançait ce cri d’alarme. Mis au pied du mur, le monde du cinéma s’est réuni hier dans la plus grande discrétion afin d’accorder ses violons avant de rencontrer les fournisseurs
d’accès Internet (FAI). Une première réunion devrait se tenir la semaine prochaine afin de jeter les première pierres d’une charte sur la lutte contre le piratage des ?”uvres cinématographiques.’ Nous sommes dans l’urgence. Il est temps que le monde du cinéma et celui de l’Internet se rencontrent pour endiguer le téléchargement illégal de films. Nous devons présenter un front uni avant notre rencontre
avec les FAI et le ministère de la Culture si nous voulons exercer une quelconque pression
‘, confie l’un des participants à la réunion.Sur le terrain de l’éducation et de la répression, les professionnels de la filière du cinéma parlent d’une même voix. Même si cela n’est pas très politiquement correct, ils doutent de l’efficacité des campagnes de sensibilisation
voulues par Nicolas Sarkozy. ‘ Il n’y a pas un seul jeune de 15 à 25 ans qui ne sache pas que le téléchargement est illégal.

Les FAI sollicités dans la lutte contre le piratage

Le volet répressif rassemble également la profession. ‘ On ne doit pas laisser entendre que l’on peut agir en toute impunité sur Internet. Il faut prendre toutes les mesures nécessaires, que ce soit par filtrage
ou intimidation
‘, analyse Stéphane Gasparini, président du Syndicat national de la vidéo locative. Cet organisme a été créé récemment afin que les loueurs de vidéos et DVD soient représentés auprès des pouvoirs publics dans
les négociations avec les FAI.Tous souhaitent que les fournisseurs d’accès envoient des messages d’alerte aux internautes adeptes du téléchargement massif. Sans changement de comportement des utilisateurs, des poursuites légales seraient engagées. Le nouveau code de
la propriété intellectuelle sanctionne la contrefaçon numérique d’une peine maximale de 300 000 euros d’amende et de 3 ans de prison. ‘ La répression n’est pas plaisante. Elle sanctionne un petit nombre de
personnes au nom de l’exemple. Elle a toutefois le mérite de rappeler l’interdit
‘, confie Michel Gomez, délégué général de l’ARP (société civile des auteurs, réalisateurs et producteurs).En revanche, les avis divergent quant au développement d’une offre légale de cinéma sur le Web. Contrairement à la musique, le modèle économique du cinéma repose sur la chronologie des médias. Un film n’est disponible en DVD ou sur une
chaîne de télévision payante qu’un an après sa sortie. Le déploiement d’une offre légale attrayante supposerait la disponibilité d’un catalogue dans un délai inférieur. Mais comment mettre en ligne des films sans court-circuiter toute la chaîne de
distribution ?Logiquement, les plus réfractaires à la constitution d’une offre légale sont les exploitants. A terme, avec l’augmentation des débits proposés par les FAI, ils craignent une désaffection des salles obscures. ‘ Si
on s’oriente vers une offre légale, elle doit s’inscrire dans la chronologie des médias. En aucun cas, elle ne doit détruire un système de financement sans lequel il n’y aurait plus d’économie du cinéma
‘, prévient Olivier
Snanoudj délégué général de la Fédération nationale des cinémas français (FNCF).A l’opposé, l’ARP est persuadée du bien fondé d’une offre légale. ‘ Le temps joue contre nous. Il n’est plus l’heure de se poser la question de la légitimité d’une offre légale. Il faut savoir ce qu’on met dans le
catalogue de la VOD
[Video on demand, NDLR] et surtout à quel prix ? ‘, conclut Michel Gomez.

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Hélène Puel