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(Mise à jour) Des bracelets électroniques pour empêcher le vol de nouveau-nés

Un hôpital francilien s’est équipé de bracelets RFID pour localiser les nourrissons. D’autres établissements vont adopter la solution.

Première publication le 11/4/2007Ils n’ont que quelques minutes d’existence et n’ont donc rien de repris de justice. Pourtant, ils portent bien à la cheville un bracelet électronique. Mais c’est pour leur sécurité. Depuis hier, mardi 10 avril, la maternité de
l’hôpital intercommunal du Raincy-Montfermeil (Seine-Saint-Denis) pose autout des chevilles des nouveau-nés des bracelets électroniques de naissance de type RFID (Radio Frequency Identification).La direction du centre hospitalier espère ainsi prévenir les échanges où les enlèvements de nourrissons. Deux rapts de nouveaux-nés s’y sont déroulés en 2002 et 2005. Toute tentative pour ôter le bracelet, ou tout transport
du bébé à l’extérieur d’un périmètre défini, déclenche une alarme dans le poste de contrôle des aides-soignantes.Bluelinea, fabricant du système BlueTag, indique avoir déjà déployé cette solution dans 47 établissements à l’étranger, en Grande-Betagne, en Irlande ou en Asie. En France, selon l’entreprise, il s’agit d’une première.Le bracelet, qui pèse douze grammes, est doté d’une puce radio, qui contient le nom et prénom du nourrisson ainsi que l’identité de la maman. L’émetteur envoie à chaque seconde un signal unique correspondant au numéro du bracelet et à
des récepteurs longue et courte portée, répartis dans une zone définie. Ici, la maternité. Il est ainsi possible de localiser à tout moment le nouveau-né. Si quelqu’un tente de le sortir de cet espace, le signal
‘ s’éteint ‘. Le personnel s’aperçoit alors très vite de la disparition de l’enfant et peut agir.

Les parents peuvent refuser cette technologie

Ne provoquant pas d’allergie, BlueTag se veut sans danger en matière d’ondes radio. ‘ La puissance de l’émetteur contenu dans le bracelet est de 0,01 milliwat. Cela correspond à une puissance
2 000 fois moins importante que celle d’un téléphone portable ‘,
assure Laurent Levasseur, directeur général de Bluelinea. Toutefois, les parents, inquiets d’exposer leur progéniture à ces ondes radio (862 MHz)
peuvent refuser l’équipement et se limiter au bon vieux bracelet en plastique.Le déploiement de ce dispositif représente un investissement de 60 000 euros pour la maternité du Raincy-Montfermeil, soit un coût de 5 à 7 euros par naissance.D’ici à trois à quatre semaines, le système BlueTag devrait faire son apparition à la maternité de l’hôpital de Hautepierre, à Strasbourg. Cette année, le centre neurologique de l’hôpital du Havre s’équipera également.
‘ Le système convient également aux patients vulnérables, comme ceux sortant du coma, dont il n’est pas rare qu’ils tentent de fuir par tout moyen l’établissement ‘, poursuit Laurent Levasseur. Dans ce
cas précis, le système facilite la vie du personnel hospitalier et rassure les familles. Mais il ne va pas sans poser des problèmes déontologiques. A partir de quel moment peut-on décider d’en équiper un patient sans entraver sa liberté
individuelle ?

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Hélène Puel