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Michel Baudy (SNCF) : ” Nous voulons mieux croiser nos systèmes d’information pour gagner en réactivité “

Arrivé il y a six mois à la SNCF, Michel Baudy doit activer la coordination des systèmes d’information du groupe.

Vous êtes à la tête de la direction des systèmes d’information et des télécoms (DSIT) depuis six mois. En quoi se distingue l’informatique de la SNCF ?L’entreprise est organisée en trois grandes activités ou centres de profit ?” Voyageurs, Fret et Infrastructures ferroviaires ?”, en domaines fournisseurs de prestations internes (Matériel, Traction, etc.) et en directions fonctionnelles, comme celle de l’Economie Finances. L’organisation des systèmes d’information repose sur quatre directions des systèmes d’information (à la fois assistantes des maîtrises d’ouvrage et maîtres d’?”uvre) ?” une par activité ?”, plus la DSIT, qui gère les systèmes transversaux, les télécoms et les réseaux. Chacune des trente-six directions du siège est dotée d’un responsable des systèmes d’information. Ceux-ci pilotent les systèmes d’information avec la DSI concernée. La DSIT a une mission supplémentaire : la coordination de tout l’ensemble.A quelle nouvelle donne l’entreprise est-elle confrontée ?L’optimisation de la production devient un axe de développement majeur. D’autant que, à partir du 1er mars 2003, le réseau ferré sera ouvert à d’autres entreprises pour la partie fret. Du côté informatique, nous devons donc mieux assurer le croisement des systèmes d’information verticaux (voyageurs, fret, infrastructures) et ceux des domaines (Matériel, Traction, etc.) et rendre nos référentiels plus cohérents. Par ailleurs, une optimisation des systèmes de gestion et une mise en cohérence des systèmes disparates via un progiciel de gestion intégré (PGI) permettraient de réaliser de nombreux gains. Le plan 2003-2005 (1) de la SNCF prévoit, mis à part la comptabilité générale gérée par une application maison récente, de retenir une approche PGI là où ce sera utile. En particulier pour gérer des processus au niveau de certaines directions comme les approvisionnements, les stocks ou la maintenance pour la fonction achats, l’infrastructure et le matériel roulant. Il faudra, d’abord, procéder à la réingénierie des processus communs à plusieurs entités.Quelles expériences professionnelles passées allez-vous mettre à profit dans votre mission actuelle ?Celles acquises en tant que DSIT d’Elf-Atochem et chez Amadeus Travel Distribution, qui disposait d’un système complexe, fondé sur une multiplicité d’alliances dans le transport aérien.Comment s’exerce votre mission de coordination des systèmes d’information et des télécoms ?Mes relations avec les trois DSI métier passent par une petite quinzaine de groupes de travail transversaux, correspondant à autant de domaines de pilotage : actualisation du schéma directeur technique, ressources humaines, achats et sous-traitance, sécurité des systèmes d’information, etc. Le Comité des systèmes d’information, que je préside, valide leurs travaux. Cette instance, créée en 1997 pour faciliter la synergie des maîtrises d’ouvrage, était un peu en sommeil. Elle est redevenue plus opérationnelle et doit occuper un rôle central dans l’optimisation des maîtrises d’?”uvre.La DSIT a aussi une activité de maîtrise d’?”uvre classique pour les systèmes transverses et les architectures télécoms. Quels projets menez-vous actuellement à ce titre ?La rationalisation des infrastructures pour faire du back up standard en interne, et non plus externalisé (ce qui sera moins coûteux), constitue un vaste chantier, que je pilote directement en tant que DSI opérationnel. Dans ce rôle, la DSIT entretient des relations de type fournisseur-client avec les autres DSI. Par exemple, elle intervient sur l’évolution de notre réseau Retipac X 25 dans le projet Mosaïque (2), piloté par la DSI Voyageurs. Nous externalisons toute la partie échanges de données pour l’activité Voyageurs à France Télécom, dont nous avons retenu l’offre de services VPN (réseau privé virtuel d’entreprise) IP. Les autres échanges s’effectueront via l’offre de Télécom Developpement, la filiale commune de la SNCF et de Cegetel. Les deux opérateurs vont bâtir avec la DSIT le futur réseau Comète. Le projet coûtera 70 millions d’euros sur trois ans. Nous souhaitons, en outre, rendre nos intranets plus cohérents et les fiabiliser afin que des contenus ciblés puissent être adressés en mode push vers des catégories d’utilisateurs. Ce volet opérationnel m’aide d’ailleurs à mieux comprendre les problèmes que rencontrent les DSI au quotidien.Quelles relations entretenez-vous avec la direction générale ?Je ne participe pas directement au comité exécutif de la SNCF, qui se réunit une fois par semaine. C’est la directrice Economie et Finances, Claire Dreyfus Cloarec, à laquelle mon poste est rattaché, qui y assiste. Par contre, j’anime les deux réunions annuelles du comité relatives aux systèmes d’information. J’ai, en outre, un contact direct avec le président.Et avec les utilisateurs ?Je participe à une réunion par semaine en moyenne, soit avec les divisions opérationnelles, soit au travers des DSI Voyageurs, Fret ou Infrastructures.1) Il n’y a pas de schéma directeur de l’informatique, mais des plans ” glissants ” à trois ans.(2) Refonte de 5 300 terminaux dans 1 800 points de vente.

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Christine Peressini