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Messageries instantanées: AOL à nouveau dans la tourmente

Les utilisateurs d’ICQ peuvent communiquer avec ceux d’AIM. Cette découverte remet en cause les arguments avancés par AOL, il y a quelques mois, pour refuser l’interopérabilité entre les messageries instantanées.

C’est un article publié dans le Wall Street Journal qui a mis le feu aux poudres. AOL travaillerait depuis plusieurs mois sur l’interopérabilité de ses deux messageries : AIM (AOL Instant Messenger), créée il y a déjà onze ans pour permettre à ses abonnés de communiquer avec leurs amis en temps réel, et ICQ, la plus connue et aussi la plus utilisée des messageries, rachetée il y a deux ans par AOL.Depuis le mois d’avril, les utilisateurs de la version 2000a, d’ICQ, peuvent communiquer avec les utilisateurs d’AIM. Une information qui n’a jamais été relayée par AOL, pas même sur son site. Certains utilisateurs auraient découvert fortuitement cette possibilité. Pour l’opérateur, il s’agit simplement d’une phase de test qui ne mérite pas, pour le moment, de communication particulière.Pourtant, cette révélation met à mal la défense d’AOL dans l’affaire qui l’oppose à ses concurrents dans le domaine de la messagerie instantanée (Microsoft, Yahoo…). Ces derniers souhaitent que l’interopérabilité des messageries constitue une condition sine qua non à la fusion d’AOL et de Time Warner.

Une mauvaise foi évidente

A l’époque, AOL assurait, par souci de préserver la confidentialité et la sécurité de ses utilisateurs, qu’il ne pouvait pas autoriser l’interopérabilité avec ses messageries. L’opérateur avait affirmé ne pas être en mesure de fournir un échéancier dans lequel il s’engageait sur un avancement de ses travaux en la matière.La mauvaise foi d’AOL dans cette affaire semble, à présent, évidente. Les arguments avancés par l’opérateur n’avaient d’autre but que de gagner du temps pour utiliser l’avantage concurrentiel dont il dispose. En effet, avec 73 millions d’abonnés à ICQ et 65,5 millions à AIM, AOL détient aujourd’hui environ 90 % du marché.Pour les détracteurs d’AOL, c’est une occasion inespérée de relancer le débat sur son abus de position dominante dans le domaine des messageries instantanées et de remettre en cause sa fusion avec Time Warner.

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Isabelle Dumonteil