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Marc Simoncini (Meetic) : ‘ J’ai l’impression de revivre une bulle ‘

Pour avoir créé iFrance en 1998, puis l’avoir revendu à Vivendi en 2000, l’homme est devenu un acteur historique de l’Internet hexagonal. Marc Simoncini est aujourd’hui à la tête du premier site de rencontres français, qu’il a
lancé en janvier 2002.

01net. : Quelle a été la grande nouveauté dans l’Internet français en 2003 ? Marc Simoncini : Le passage de l’ombre à la lumière. Pendant trois ans, de 2000 à 2002, il ne fallait surtout pas dire qu’on faisait du Web. Aujourd’hui, c’est reparti. Les valorisations sont à nouveau incroyables,
j’ai l’impression de revivre une bulle.Avec les mêmes excès ? Non. A l’exception des sociétés qui ont levé beaucoup d’argent et n’ont pas encore tout dépensé, il ne reste que celles qui font du chiffre d’affaires, qui ont un modèle économique. Même si elles sont élevées, leurs valorisations se
basent désormais sur un multiple de résultats avérés. Malgré tout, je reste méfiant. Avec les capital-risqueurs, tout m’inquiète. Que dois-je faire si l’un d’entre eux dit ‘ Je lance un Meetic gratuit ‘
en mettant 40 millions d’euros sur la table ?Ce retour du capital-risque se fait-il aussi sentir en France ? J’ai été contacté par une dizaine de fonds qui voulaient investir dans Meetic. Parmi eux, aucun n’était français. Ici, les gens ne s’aperçoivent de rien. En plaisantant, je dis souvent que les fonds français font les 35 heures.
Entrer en Bourse est sur mon calendrier, sans date fixée. Mais je ne me vois pas le faire en France. Si aucun fonds français n’est capable de voir que Meetic est une super boîte, je ne vois pas monsieur Tout-le-monde s’y intéresser. L’introduction
se fera lorsque Meetic deviendra définitivement une société européenne [aujourd’hui, le site est présent dans neuf pays, NDLR], ce qui nous permettra de choisir le pays dans lequel nous lèverons de l’argent.Les internautes se comportent-ils de la même façon dans tous les pays ? Oui, en tout cas du point de vue de Meetic. Les mêmes mécanismes fonctionnent partout. Nous voyons juste apparaître un peu plus de seniors. Plus globalement, le laps de temps entre le premier abonnement au Web et le premier achat sur
Internet ne cesse de diminuer. Et il y a bien sûr l’ADSL : son principal intérêt est de permettre aux internautes de rester toujours connectés.Comment voyez-vous Internet dans deux ans ? Au-delà du fait que tout soit pareil en plus gros ? Inévitablement, un vrai problème va se poser avec le spam. S’il n’est pas résolu d’ici à deux ans, l’e-mail disparaîtra. Mais je crois surtout que, dès que l’on aura du sans-fil
avec la vidéo couleur en direct, on sera arrivé au bout de la technologie. D’une évolution rapide des technologies, on passera alors à une évolution rapide des services.

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Ludovic Nachury