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Manugistics et i2, destins croisés

Les deux principaux acteurs de la gestion logistique connaissent des fortunes dissemblables alors que leur marché se recompose.

Il y a deux ans, tandis que i2 volait de succès en succès, Manugistics se débattait en proie à de graves difficultés. Aujourd’hui, et contre toute attente, les rôles semblent s’être inversés, i2 ayant enregistré une baisse de 12,5 % de son chiffre d’affaires en 2001, contre une progression de 16 % pour Manugistics.Les deux éditeurs sont pourtant soumis aux mêmes conditions : un environnement économique difficile et un marché de la gestion logistique en pleine évolution. Les grands éditeurs de PGI y sont en effet devenus de sérieux concurrents, et on assiste progressivement à une intégration de toutes les fonctions logistiques (planification, exécution, gestion des événements…), jusqu’alors très cloisonnées.

Manugistics a revigoré son offre

Dans ce contexte, Manugistics a l’avantage d’avoir dû se remettre en cause bien plus tôt que ses concurrents. ” Depuis trois ans, nous avons tout changé chez Manugistics, sauf le nom “, résume Terry Austin, vice-président exécutif pour l’Europe.Grâce à une efficacité opérationnelle restaurée et une politique d’acquisitions habile (Talus, Western Data Systems, et tout récemment Digital Freight), l’éditeur a réussi à revigorer son offre et à bien se positionner face aux évolutions émergentes connexes à la gestion logistique (relation fournisseur, gestion du cycle produit…).A l’opposé, i2 a pu profiter pleinement de la vague Internet pour s’installer largement dans le fauteuil de numéro un du secteur. Mais le retour de flamme est sévère : i2 souffre aujourd’hui d’une image ternie, avec non seulement des résultats inévitablement en baisse, après un exercice 2000 exceptionnel, mais aussi pour avoir négligé clients et produits.Sous la houlette de Sanjiv Sidhu, son fondateur revenu aux commandes de la société, I2 a entrepris à son tour son aggiornamento. Une réorganisation totale, avec pour objectif la satisfaction des clients (comme chez Siebel, la rémunération des employés en dépendra) ; l’accent mis sur la qualité des produits (la version 6 est repoussée de plusieurs mois) ; le retour au c?”ur de métier et initiatives pour pénétrer de nouveaux marchés (partenariats avec IBS, Shell ou EXE). C’est à un chantier colossal auquel s’est attelé i2, sous l?”il désormais serein de son éternel rival. 

i2, toujours numéro un de la planification












































































 Editeurs   Revenus des licences
(estimations en millions de dollars) 
   2000   2001 
     
 i2   496   344 
     
 Manugistic   112   141 
     
 SAP   62   104 
     
 Aspen   23   20 
     
 Adexa   15   16 
     
 Oracle   8   14 

Source : GigaGroup, mars 2002

Malgré ses difficultés actuelles, i2 reste largement numéro un du domaine, tandis que SAP progresse fortement.

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Jean-Baptiste Dupin