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Lutter contre l’homophobie au bureau

La discrimination fondée sur l’orientation sexuelle, l’oubliée des politiques de diversité

Les études se multiplient et aboutissent toutes aux mêmes conclusions. En l’absence de mesures sur les orientations sexuelles dans les politiques de diversité, la discrimination continue de faire des ravages parmi les lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT). Estimés à 7 % de la population active, ces salariés, qu’ils se taisent par peur des répercussions ou qu’ils affichent leur orientation, subissent davantage de stress, de problèmes d’intégration et de risques de dépression que la moyenne. Leurs perspectives de carrières sont aussi plus limitées.Punie par la loi, l’homophobie n’est pas forcément un sujet tabou au bureau. Il est surtout ignoré, estime Inès Dauvergne, responsable diversité d’IMS-Entreprendre pour la Cité, association qui accompagne les entreprises dans leur engagement sociétal. “ Nombre de sociétés considèrent que l’orientation sexuelle relève de la vie privée. Mais la porosité entre vie personnelle et vie professionnelle est trop grande pour que le sujet soit ignoré. ” Par crainte de conséquences sur leur carrière, près de la moitié des salariés homosexuels dissimuleraient leur sexualité. “ Ils s’inventent des compagnons du sexe opposé ou se taisent quand il s’agit de faire valoir leurs droits en matière de jours de congés suite à un Pacs ou de faire bénéficier leur conjoint de la mutuelle d’entreprise. ”Pour les associations spécialisées, la lutte contre l’homophobie passe par l’intégration de cette problématique dans les politiques de diversité et les discours des dirigeants d’entreprise. “ C’est le seul moyen d’éviter que la décision, quel que soit le problème soulevé par le collaborateur, soit laissée au responsable hiérarchique qui, faute de politique d’entreprise, réagit avec sa propre sensibilité, laquelle n’est pas toujours adaptée ”, ajoute Inès Dauvergne.Certaines associations vont plus loin : au-delà des guides pratiques pour accompagner les sociétés dans la mise en place d’une politique, elles proposent des formations de sensibilisation à la diversité prenant en compte la question de l’orientation sexuelle. Objectif : provoquer un changement d’attitude et éviter les plaisanteries vaseuses subies par les LGBT au quotidien. SOS homophobie a ainsi signé un accord avec IBM en 2007 qui s’est traduit par la mise en place d’une ligne d’alerte externe et l’organisation de conférences. IBM a pris aussi des dispositions pour créer des réseaux de LGBT afin qu’ils puissent partager et s’épauler.

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Marie Varandat