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L’UMTS commence à sonner en Europe

Près d’une dizaine de réseaux 3G y ont été ouverts, notamment en Grande-Bretagne et en Italie. La bataille sera véritablement lancée lorsque Vodafone passera à l’offensive, vraisemblablement mi-2004.

C’est peu dire que l’UMTS a déjà fait couler beaucoup d’encre (et d’argent !), pour un résultat mitigé. Il n’empêche : loin du nirvana de l’internet mobile à 2 Mbit/s, de
nombreux réseaux sont aujourd’hui en cours de déploiement en Europe. Mieux : huit réseaux étaient, début septembre, commercialement ouverts, dont quatre opérés par Hutchison (Autriche, Grande-Bretagne, Italie et Suède). Avec de
l’ordre de cinq cent mille utilisateurs rien que pour Hutchison, le coup semble enfin parti. D’autant que les poids lourds du cellulaire (Orange, Telecom Italia Mobile, T-Mobile et Vodafone) vont nécessairement être amenés à
réagir.Sur le plan industriel, on peut évaluer à une quinzaine de milliers le nombre de stations de base (BTS) aujourd’hui opérationnelles en Europe, et à plusieurs milliers celles qui pourraient être activées rapidement. À titre
d’exemple, Ericsson assure avoir déployé dix mille BTS en Europe ; et Nortel, quatre mille. Selon des sources industrielles, environ vingt réseaux UMTS seront commercialement ouverts, toujours en Europe, fin 2003.Certes, la stratégie de lissage des investissements de certains opérateurs (type Orange) brouille encore les cartes, mais il est évident que lorsque Vodafone ?” vraisemblablement début 2004 pour un lancement commercial six
mois plus tard ?” entrera dans la danse, ses concurrents seront bien obligés de lui emboîter le pas. ‘ Orange, T-Mobile, TIM et Telefónica ne pourront que réagir. Surtout s’ils ne veulent pas y laisser trop de
plumes, sachant que l’effet
roaming d’un lancement paneuropéen par Vodafone sera structurant ‘, analyse une source industrielle.

De nombreux critères de différenciation

Cela dit, les stratégies commerciales auront aussi leur rôle à jouer. Rien à voir entre une logique de conquête de parts de marché (Hutchison), de fidélisation de la clientèle (Vodafone, T-Mobile) ou de recherche du meilleur timing,
compte tenu des contraintes extérieures (Orange).Il faudra aussi compter avec le marketing et les services, autrement dit le contenu même des offres commerciales des différents opérateurs. Avec, en toile de fond, l’enjeu d’une bonne interopérabilité avec les réseaux GSM
dans les zones où l’UMTS ne sera pas (ou pas encore) déployé. De même, l’impact de la montée en charge du nombre d’abonnés sur le bon fonctionnement de l’UMTS ne doit pas être négligé. ‘ Les BTS
étant relativement standardisées, tout se jouera dans les algorithmes de c?”ur de réseau ‘
, assure une source industrielle.La vitesse de déploiement, enfin, peut être un critère de différenciation. On compte, en règle générale, dix-huit mois pour déployer un site, mais cela peut aussi aller très vite (6 semaines pour déployer 1 000 BTS à Hong
Kong, assure-t-on chez Siemens). Aujourd’hui, le déploiement des premiers réseaux est toutefois loin d’être achevé (Hutchison couvre 70 % de la population en Grande-Bretagne, et 50 % en Italie). Une dimension importante sur le
plan industriel, puisque les marchés déjà attribués (pour les réseaux qui devraient ouvrir en 2004-2005) ne représentent, en règle générale, que 40 % de l’investissement à terme. Autant dire que les cartes risquent d’être
rebattues dans les dix-huit mois à venir. Bref, si les premiers réseaux UMTS viennent enfin d’ouvrir, la partie est loin d’être terminée.

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Henri Bessières