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Longueurs d’onde et Ethernet, à l’assaut de la SDH

La nouvelle génération d’équipements Ethernet et WDM employée dans les télécoms bouscule les infrastructures SDH et ATM. Mais, ces dernières n’ont pas dit leur dernier mot et progressent également.

On espérait une révolution des services télécoms grâce à l’Internet optique. Il faudra patienter, et attendre la disponibilité d’infrastructures optiques, configurables de bout en bout. “La commutation IP sur fibre optique ne sert qu’en point à point, entre quelques villes ou entre de gros POP (points de présence)”, constate Didier Mathevon, directeur de Ciena.En attendant, des réseaux SDH, plus rigides, acheminent le trafic interurbain et celui des MAN. AT&T déploie ainsi des services VPN internationaux en adossant ses routeurs MPLS IP, d’origine Cisco Systems, à une infrastructure SDH (110 POP fin 2002, hors États-Unis). De même, le jeune opérateur d’opérateurs LambdaNet aboute ses équipements MPLS IP, fournis par Juniper Networks, à son réseau SDH et WDM, dans cent quatre POP européens.

De l’Ethernet sur fibre noire

La couche SDH et les longueurs d’onde WDM servent alors à doser la bande passante commercialisée. “SDH fournit des canaux de 2 Mbit/s à 2,5 Gbit/s. Le DWDM offre du 2,5 ou du 10 Gbit/s”, précise Arnaud Bulteau, responsable Europe de LambdaNet. C’est d’ailleurs ainsi que l’opérateur Maiaah! loue son infrastructure : “Si le trafic est très important, on peut utiliser du MPLS IP sur fibre noire. En général, nous employons la SDH sur laquelle nous fournissons éventuellement de l’Ethernet”, résume Fausto Géromel, directeur technique de Maiaah!WorldCom, lui, défend le tout-SDH, sur le WAN comme sur le MAN. “Cette homogénéité réduit les coûts opérationnels”, justifie Daniel Binsfeld, responsable des réseaux de données chez WorldCom.Lorsque les opérateurs évoquent la suppression du SDH, aucun n’envisage une migration rapide et totale. “Nous le ferons d’abord pour nos besoins internes ou pour de l’Ethernet, en point à point et à très hauts débits”, affirme Philippe Charaix, directeur général adjoint de Colt Telecom. Chez Cegetel, la SDH disparaîtra, mais seulement sur le MAN. France Télécom évoque même l’Ethernet sur fibre noire ou sur longueurs d’onde sur les longues distances. “Ethernet pourrait ainsi remplacer ATM ou la SDH, pour la voix et les flux DSL”, imagine Pierre Jandet, directeur des services de transport de données de France Télécom. Moins cher que la SDH, Ethernet apporte une granularité fine des débits, de 10 Mbit/s à 1 Gbit/s, par incréments de 1 Mbit/s. En revanche, en cas d’incident, la SDH assure le rétablissement des liaisons en moins de 50 ms.

L’argument de la sécurité

Les équipements DWDM n’assurent l’équivalent que depuis peu, et Ethernet est lent, le Spanning Tree prenant 30 s. “Des équipements intégrant un Spanning Tree rapide sécurisent Ethernet sans couche SDH”, modère Juan Lopez, chef de produit chez Completel. “Un secours en 50 ms est aussi possible grâce au MPLS”, ajoute Olivier Seznec, directeur technique de Cisco. Dans le même temps, les équipements de périphérie, ATM et SDH, se plient au multiservice, sous la pression des opérateurs qui “veulent commercialiser des accès Ethernet, IP, Escon ou Fibre Channel”, expose Didier Mathevon. Des besoins que cible la nouvelle génération de plates-formes SDH, tel le MetroDirector K2, de Ciena ; ou les commutateurs ATM multiservices 7470, d’Alcatel, qui intègrent MPLS IP.

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Thierry Lévy-Abégnoli