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Logiciels en ligne, danger diffus

Désormais, la plupart des éditeurs proposent leurs logiciels en partie sur Internet. Mais, dès lors, comment faire quand la connexion est impossible ?

Une mode se répand de plus en plus : celle de ne fournir, sur le CD-ROM d’un logiciel, que le minimum nécessaire aux fonctions de base du programme, le reste n’étant accessible que sur le site Web de l’éditeur. Si l’on demande aux concepteurs de logiciels la raison de cette lente mais inéluctable évolution, leur réponse est invariable : “De quoi vous plaignez-vous ? Les données que vous chargez sur le Web sont fréquemment réactualisées. En outre, vous réduisez l’espace occupé sur le disque dur.” Ce qui est vraiMais la véritable raison du report sur Internet d’une partie des logiciels est nettement plus mercantile. Par leur démarche, les éditeurs tentent en effet de réinventer l’informatique des années soixante, époque bénie où l’utilisateur en entreprise dépendait entièrement du bon vouloir des services informatiques. L’avènement de la micro a donné de l’autonomie à l’utilisateur, au détriment des services informatiques et des éditeurs de logiciels.Aujourd’hui, lorsque vous achetez un logiciel, vous l’utilisez sans verser le moindre centime à l’éditeur, une situation évidemment insupportable pour ce dernier. Avec Internet, au contraire, il touche un dividende régulier. Ainsi, l’accès à la fonction d’aide de Windows Millennium exige une connexion à Internet. Or, seules les deux premières demandes d’intervention auprès de Microsoft sont gratuites, un détail sur lequel l’éditeur reste discret. De plus, en conservant sur leur site Web une partie du programme que vous avez acquis, l’éditeur en contrôle totalement l’utilisation.Or, pour le client ordinaire, une telle dépendance n’est pas sans risque. Les incidents de connexion au Web sont bien plus fréquents que des pannes de disque dur. Avec les dix heures par mois d’un abonnement classique, combien de fois pourrez-vous accéder à telle ou telle fonction de votre programme ? Sans compter qu’il est toujours dangereux de dépendre d’un unique fournisseur.Alors je souhaite que l’autonomie, née avec la micro-informatique, ne soit pas ainsi remise en question par les marchands d’octets. Et ce n’est pas demain que je mettrai mes données personnelles sur un site Web, aussi sécurisé soit-il.Prochaine chronique le mercredi 24 janvier 2001

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Etienne Oehmichen