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L’iPod, ennemi public numéro un

Quand on n’a rien à dire, il vaut mieux savoir se taire, plutôt que de raconter n’importe quoi. Même sous le couvert d’une étude.

Il faut bannir l’iPod des entreprises ! L’iPod, et aussi tous les gadgets à carte mémoire : baladeurs, PDA et autres minidisques amovibles. Pourquoi ? ‘ Parce qu’ils peuvent être utilisés pour
introduire des logiciels malveillants ou pour voler des informations sensibles. ‘
C’est la conclusion un peu rapide de la dernière
étude sécurité du Gartner. L’analyste, visiblement pressé de partir en vacances, s’émeut de la prolifération de ces petits appareils, avec des gigaoctets de mémoire,
que l’on peut brancher partout. Il recommande donc d’interdire leur usage ou, carrément, de bloquer les ports USB des postes clients.Pourquoi une telle paranoïa ? A ma connaissance, un antivirus bien configuré limite la diffusion des chevaux de Troie et des espions, même avec un disque amovible, qu’il soit MP3, Zip ou clé USB. Difficile donc de justifier cette
cabale anti-iPod.Quand au problème du vol de l’information, il n’est pas lié à ‘ la facilité de connexion d’un disque de grande capacité ‘, mais plutôt à l’accès que les individus ont, ou non, à
l’information. En clair, il est impossible de copier des données que l’on ne voit pas.

Agiter l’épouvantail de faux problèmes

Après tout, si l’on suit le raisonnement de l’analyste, il faudrait aussi s’alarmer et interdire les disquettes, les graveurs ou tout ce qui peut faire office de disque amovible. Et pourquoi ne pas interdire aussi la messagerie
Web ?C’est vrai, maintenant que les Yahoo!,
Hotmail et consorts offrent jusqu’à 2 Go de stockage, qu’est-ce qui nous empêche d’envoyer des répertoires entiers par messagerie ? A ce jeu, on pourrait tout aussi bien
interdire les portables Wi-Fi ou avec des cartes Ethernet, et revenir au bon vieux terminal à écran vert.Et encore, il y aurait toujours un analyste pour s’inquiéter de la prolifération des ramettes de papier. Qui sait, des esprits malicieux pourraient s’en servir pour recopier des informations sensibles !Au final, il n’y a qu’une façon de régler définitivement le problème : bannir totalement l’être humain. Après tout, c’est lui qui branche cette plaie de baladeur MP3. C’est lui aussi qui introduit des virus et qui vole les
informations.Tout cela est déprimant. Pendant que les analystes agitent l’épouvantail de faux problèmes, Internet Explorer et Windows collectionnent les trous de sécurité, les mots de passe sont recopiés sur des Post-It et des points d’accès Wi-Fi
rayonnent sans aucune sécurité.A croire que tout ce battage anti-baladeur MP3 ne sert qu’un but : empêcher d’écouter de la musique au bureau.* Grand reporter à 01 Informatique

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Anicet Mbida*