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Mobiles : Debitel sonne l’éveil des opérateurs virtuels

Le premier opérateur de mobile virtuel (MVNO) grand public démarre aujourd’hui ses services en France. Un quatrième opérateur mobile suivi d’un vaste peloton de prétendants, dont The Phone House.

Top départ. Premier des opérateurs de téléphonie mobile sans réseau, Debitel lançait ce matin, dans 80 de ses magasins Videlec, sa propre marque de téléphonie mobile. Celle-ci est immédiatement disponible dans tout l’Hexagone, puisque
Debitel
sous-traite ses communications à SFR. L’opérateur ne possède pas d’infrastructure, mais pourra concevoir ses propres offres.La société est déjà opérateur de mobile virtuel (ou MVNO) dans quatre pays, le Danemark, les Pays-Bas, l’Allemagne et la Slovénie, et revendique un total de 10 millions de clients, dont 8,3 outre-Rhin. Bien présents dans de
nombreux pays d’Europe (à
l’image de Virgin Mobile outre-Manche), les opérateurs de téléphonie mobile sans réseau n’existaient pas en France jusqu’à présent. Seule exception : Transatel*, un opérateur de
niche.

The Phone House va lancer une marque bretonne

L’offre de Debitel ne va pas révolutionner la téléphonie mobile, mais comporte quelques éléments intéressants, en particulier en terme de prix (voir encadré). L’objectif avoué est de conquérir environ 100 000 clients d’ici la
fin 2005, un chiffre modeste qui correspondrait à 5 % des ventes prévues l’an prochain. Debitel ne lancera pas de vaste campagne de publicité en France, faute de budget, et s’appuiera sur son réseau de vente Videlec ainsi que sur des réseaux
partenaires comme le BHV ou les centres Leclerc.Premier opérateur mobile sans réseau dans l’Hexagone, Debitel ne restera pas longtemps seul sur le créneau. Le groupe The Phone House organise une conférence lundi 12 juillet pour le lancement de ‘ la
première offre
low cost en téléphonie mobile ‘.La société a conclu un accord avec Orange pour lancer une marque régionale en Bretagne, ‘ Breizh Mobile ‘. The Phone House s’appuiera sur son propre de réseau de vente, mais également, selon nos informations,
sur le très dense réseau des distributeurs (près de 2 000) du journal Ouest France. Une telle offre locale pourrait, par la suite, être déclinée dans d’autres régions.

Discussions et réflexions en pagaille

Une chose semble sûre : les conversations vont bon train actuellement entre les opérateurs et les aspirants MVNO. Neuf telecom a expliqué au journal Le Monde étudier ‘ la possibilité de
devenir un opérateur mobile virtuel ‘
et espère aboutir ‘ d’ici à la fin de l’année ‘.Côté entreprises, ADP ‘ mène une réflexion ‘ pour devenir un MVNO spécialisé dans les données sur ses domaines d’intervention ?” l’aéroportuaire notamment. Les discussions
continuent entre SFR et Coriolis, une société qui commercialise des services de téléphonie mobile auprès des professionnels. Les opérateurs ont été
mis sous pression ces derniers temps par le ministre délégué à l’Industrie, Patrick Devedjian, qui leur demandait de louer leurs réseaux.Mais les conditions proposées par les opérateurs mobiles sont loin de plaire à tout le monde, et notamment à Tele2. Ce dernier fut un des premiers opérateurs télécoms à signifier son intérêt pour devenir MVNO, et à avoir entamé des
discussions avec les opérateurs.‘ Nous ne sommes pas agacés de voir démarrer des opérateurs mobiles virtuels avant nous, clame Jean-Louis Constanza, directeur général de Tele2 en France. Nous le serions si nous étions mis
hors d’un train qui va vite. Or, là, de quoi parle-t-on ? De 100 à 150 clients sur un marché qui en totalise près de 40 millions ! ‘
Tele2 fait partie des acteurs du secteur qui considèrent que les MVNO qui se lancent aujourd’hui sont surtout des alibis, destinés à apaiser le courroux des pouvoirs publics. Chez Debitel, le président du directoire en France,
Jean-Pierre Champion, estime pourtant avoir signé un ‘ bon accord, identique à celui signé dans d’autres pays européens, et qui permet d’être compétitif ‘.Ce n’est pas l’opinion de Tele2, qui prépare une étude sur ses expériences de MVNO à l’étranger qu’il transmettra à l’ART. Si l’opérateur n’a signé aucun accord à ce jour, c’est qu’il souhaite disposer de tarifs de gros encore meilleurs
que ceux de Debitel (voir
l’interview de Jean-Louis Constanza). Tele2 demande donc des efforts supplémentaires à des opérateurs qui n’y semblent guère enclins pour l’instant.* Transatel est un opérateur télécoms de niche, qui proposent des services de téléphonie mobile à des professionnels itinérants en Europe. Il gère ses propres cartes SIM, et utilise les réseaux de Bouygues Télécom en France et
d’O2 en Grande-Bretagne.

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Guillaume Deleurence