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L’imagination au rancart

Les licenciements chez Compaq désolent, tout comme chez Danone. Ces deux entreprises ont ceci de commun qu’elles réduisent leur voilure alors qu’elles gagnent de l’argent. L’Américain…

Les licenciements chez Compaq désolent, tout comme chez Danone. Ces deux entreprises ont ceci de commun qu’elles réduisent leur voilure alors qu’elles gagnent de l’argent. L’Américain n’a gagné ” que ” 200 millions de dollars (223 millions d’euros) au premier trimestre. Par ailleurs, Compaq vaut 32 milliards de dollars en Bourse et Danone, une bonne vingtaine. Les deux sont engagés peu ou prou dans une politique de réduction des coûts. Pourtant, ni le marché des ordinateurs, ni celui des yaourts ne sont en danger de mort. Et il n’y pas besoin de sortir de Harvard, de l’ENA ou de HEC pour le comprendre.On peut juger les 5 000 puis 7 000 licenciements de Compaq brutaux. Mais la recherche d’une sortie vers le haut n’est pas frappée d’interdit. Après tout, les entreprises de taille mondiale comme Danone ou Compaq disposent de directeurs de marketing, de stratégie ou de ressources humaines sortis précisément des meilleures écoles et universités. Il ne paraîtrait pas exorbitant de demander à la plupart de ces cadres dirigeants d’exprimer de temps à autre un savoir-faire à la hauteur de leurs revenus. L’imagination est d’usage libre, rappelons-le.Les ventes de PC ne sont même pas en régression. C’est leur croissance qui est moins forte. Elle serait de 10 % en 2001 dans le monde contre 13,6 % en 2000. L’imagination ? Rêvons, par exemple, à une machine simple d’utilisation, avenante, dont le système dexploitation serait stable et qui rendrait la vie plus agréable.
Un genre de télé en mieux, quoi, vous savez cette chose qui équipe 100 % des foyers français contre 25 % seulement pour les PC. Un truc imaginé par des gens payés pour, qui relancerait la consommation et qui éviterait les licenciements sanitaires. Un rêve sûrement très naïf.

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Philippe Bonnet, rédacteur en chef