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L’Europe passe ses coups de fil au xDSL

Après BT en Angleterre, et Free dans l’Hexagone, Telia en Suède lance à son tour un service de téléphonie sur IP. Tous trois esquissent des architectures techniques et des modèles économiques nouveaux.

Les opérateurs alternatifs ont été les premiers à s’engouffrer dans la brèche. A la faveur du dégroupage de la ligne d’abonnés, lEurope voit en effet arriver une ‘ flopée ‘ de services fixes de téléphonie sur
IP raccordant l’abonné résidentiel en ADSL.Tous proposent des adaptateurs permettant de connecter un téléphone analogique au boîtier (routeur ou modem) qui assure la connexion ADSL. Certains acteurs en ont profité pour esquisser des modèles économiques gratuits ou partiellement
gratuits. FastWeb, en Italie, propose cette gratuité, là où son service est disponible (Bologne, Gênes, Milan, Rome, etc.), uniquement pour les appels passés entre abonnés à son service. Les communications à destination des non-abonnés au service de
FastWeb restent facturées à l’usage ou au forfait.Chez le français Free, la téléphonie est un service optionnel gratuit inclus dans le forfait Free haut débit à 29,99 euros, à condition que la ligne de l’abonné soit dégroupée. La gratuité est appliquée aux appels émis vers
un autre abonné Freebox, ainsi que vers les abonnés fixes en France métropolitaine, ce qui est pour l’instant inédit dans l’Hexagone.En Allemagne, les opérateurs les plus actifs sur ce front de la voix sur IP sur liaisons ADSL sont également les alternatifs. QSC, Telefónica Deutschland puis Broadnet Mediascape ont lancé de tels services en 2003. Ce dernier propose,
depuis novembre 2003, la téléphonie sur ses cinq types de services de liaisons ADSL et
SDSL, pour un abonnement mensuel variant de 39 à 59 euros. Mais, contrairement à son concurrent allemand QSC, il ne propose pas la gratuité des appels téléphoniques passés entre
abonnés au service.

Réaction des opérateurs traditionnels

Attaqués sur le service de téléphonie de base, certains opérateurs traditionnels ont réagi. Le britannique BT a, dès décembre 2003, lancé une offre composée d’un adaptateur pour la téléphonie analogique, qui se branche sur un
routeur Ethernet connecté à une liaison xDSL ou au câble.Le service, présenté comme une deuxième ligne téléphonique à faible coût, vise à concurrencer les câblo-opérateurs concurrents. Il fonctionne aussi sur les liaisons xDSL de BT. Il est facturé 11 euros par mois, avec des
communications téléphoniques à prix préférentiels. Ce service de voix sur IP sur liaisons large bande est piloté par des commutateurs VP 3500, de Fujitsu.Quant à l’opérateur historique Telia, il a lancé, début février 2004, un service de téléphonie fixe relié à ses accès ADSL en Suède. Il est facturé 27 euros pour la mise en service, tarif complété d’un abonnement
mensuel de 9 euros. Les communications téléphoniques sont gratuites entre les abonnés au service. Tous les autres appels sont facturés aux mêmes tarifs que la téléphonie classique.On touche ici aux limites de l’exercice pour un opérateur historique qui, tout en innovant avec la téléphonie sur xDSL, ne peut se risquer à casser les prix du téléphone fixe classique, dont il vit encore largement. Telia
s’appuie pour ce service sur une infrastructure basée sur un serveur d’appels gérant la signalisation
SIP, développé par l’éditeur suédois Hotsip.

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Frédéric Bergé