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L’essaimage contrôlé selon France Télécom

Depuis fin 1998, France Télécom poursuit, avec succès, une politique d’essaimage sur les technologies en marge de son c?”ur de métier. L’occasion, pour les chercheurs de l’ex-CNET, de valoriser leurs travaux, tout en gardant un rapport privilégié avec leur ancienne maison mère.

Une quinzaine de jeunes pousses a déjà vu le jour, dont les deux plus brillantes sont celles qui se sont lancées dans le domaine de la transmission optique : Highwave Optical Technologies, cotée au Nouveau Marché depuis juin 2000, et Algety Telecom, qui a fusionné avec Corvis en mai 2000 avant de s’introduire au Nasdaq, deux mois après. Sans oublier Netcentrex, pionnier reconnu de la téléphonie Internet, qui, en octobre dernier, a fusionné avec MG2 Technologies.La plupart de ces jeunes entreprises sont issues de projets de recherche qui ne cadraient plus ?” ou cadraient mal ?” avec la stratégie du groupe. France Télécom fait ainsi d’une pierre deux coups : il se concentre sur les sujets les plus stratégiques pour lui, tout en gardant dans son ” giron ” les technologies qui lui ont paru accessoires.Car si France Télécom cède ses droits patrimoniaux sur ces technologies, c’est, dans la plupart des cas, en échange d’une participation au capital, portée par France Télécom Technologies, l’ancienne branche Développement. C’est le cas, par exemple, de HighDeal et de Netcentrex, qui ont obtenu le transfert technologique contre 10 % du capital en bons de souscription d’actions.“S’il n’y avait pas eu d’essaimage, confirme Thierry Georges, p.-d.g. d’Algety Telecom, France Télécom aurait sans doute revendu la technologie à un constructeur comme Pirelli ou Alcatel. Mais l’essaimage lui assure un retour sur investissement plus intéressant.”Non seulement, en effet, l’opérateur public a l’espoir de faire des placements rentables, mais il se donne également les moyens de savoir comment le marché accueille les nouvelles technologies de niche, avec la possibilité de les réintégrer en cas de besoin.“Nous n’incitons pas à partir, indique Bernard Lorig, responsable de la Mission Essaimage. Mais si cela arrive, nous voulons garder le contact pour avoir un retour terrain et développer, éventuellement, des synergies sous forme de codéveloppements. En général, ce contact est maintenu, car nous avons tous au départ la même culture d’entreprise.”Une fois son projet accepté, le futur entrepreneur peut bénéficier de formations juridiques et de stages de création d’entreprise. Il est également encadré sur les plans commercial et financier. La Mission Essaimage l’aide ainsi à élaborer une stratégie de vente, et peut lui fournir un accompagnement complet au jour le jour. De son côté, la filiale Innovacom, première société de capital-risque en France par le nombre de projets soutenus, vérifie les éléments financiers du projet, et se charge de trouver des financements complémentaires. Preuve de son efficacité : en deux ans, Innovacom a été en mesure de réunir 458 millions de francs, dont 355 millions proviennent d’investisseurs extérieurs.D’autres structures d’accompagnement ont également été mises en place, comme le Club des Entrepreneurs, qui regroupe différents créateurs d’entreprise par essaimage, ou encore le Cercle des Business Angels, qui réunit une trentaine de personnes ayant déjà bénéficié du soutien d’Innovacom par le passé. Sur le modèle des First Thuesdays de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris, enfin, France Télécom organise désormais son propre rendez-vous mensuel de start-up, où celles-ci ont la possibilité de rencontrer les responsables opérationnels des branches Grand Public et Entreprises de l’opérateur (www.highwave-tech.com) (www.algety.com) (www.rd.francetelecom.fr) (www.netcentrex.com) (www.highdeal.net).

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La rédaction