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Les voitures bientôt équipées de réseaux haut débit

Grâce aux technologies de courant porteur en ligne, le multimédia et l’électronique embarquée vont poursuivre leur montée en puissance dans nos véhicules.

En termes de multimédia, les automobiles du futur seront de véritables salons ambulants. Affichage d’images extérieures filmées par des caméras embarquées pour assister la conduite, lecture de DVD sur des écrans plats intégrès à
l’arrière pour les passagers, diffusion d’informations touristiques spécifiques grâce à la localisation GPS… Les constructeurs proposent déjà de nombreuses fonctions high-tech sur leurs modèles haut de gamme. Réservées à une
clientèle fortunée, celles-ci devraient se multiplier et être accessibles à tous dans les cinq ans à venir grâce aux technologies de courant porteur en ligne (CPL).A l’heure actuelle, le principal défi des constructeurs et des équipementiers reste en effet l’intégration dans les véhicules d’un réseau haut débit permettant d’acheminer les flux de données multimédias
comme la vidéo. Pour transmettre ce type de flux, les constructeurs utilisent actuellement des paires torsadées blindées (câbles coaxiaux). Coûteux, volumineux et peu flexibles, ces câbles sont difficiles à intégrer dans l’habitacle confiné
d’une automobile et alourdissent énormément les voitures.

Le CPL de la maison à la voiture

Pour y remédier, les industriels ont entrepris d’utiliser les technologies CPL dont les développements ont été accélérés pour l’Internet résidentiel. Le principe consiste à utiliser les câbles d’alimentation électrique
(déjà en place) pour transporter des données à haut débit.Le français Valeo s’est associé à un jeune compatriote, Spidcom, pour offrir une solution adéquate. L’équipementier qui travaille sur le CPL depuis 2000 avait déjà développé des systèmes permettant de gérer certaines
commandes de contrôle (fermeture des portes, feux de brouillard, etc.). Mais le débit des informations était limité à 20 kbits/sec. Avec les applications multimédias comme la vidéo, plusieurs dizaines de Mbits/sec sont nécessaires.
‘ Depuis 2005, nous avons orienté nos travaux vers le haut-débit et nous avons décidé d’avancer avec Spidcom, qui est un spécialiste du secteur ‘, explique Marc Semelle, chef de projet CPL à
Valeo.Aujourd’hui, la technologie des deux partenaires est mature, elle a permis la mise au point d’un système de caméra de recul facile à installer. ‘ Le débit utile total est de 50 Mbits/s sur un
câble d’alimentation de 12 volts, ce qui permet d’afficher 30 images par seconde. Quelques kilobits/s sont dédiés aux commandes (choix de la caméra, lecture/pause, zoom, etc.). Tout le reste sert à acheminer la
vidéo ‘,
précise Marc Semelle.

Vers un câble unique

Puisque la technologie de courant porteur permet dutiliser un seul câble pour l’alimentation et les données, on peut réduire le poids du véhicule et ajouter cette fonction en ‘ seconde
monte ‘.
Autrement dit, après la fabrication du véhicule. ‘ Aujourd’hui, la caméra et la puce CPL dédiée sont logées dans un petit cube de moins de 3 cm de côté ! Le temps
d’installation est réduit de moitié ‘,
avance Frédéric Onado, directeur marketing de Spidcom.Pour convaincre les constructeurs, les deux industriels ont beaucoup travaillé à la réduction des coûts et à la résistance aux interférences magnétiques. La commercialisation des caméras de recul embarquées dans les véhicules grâce au
CPL est prévue pour l’an prochain. ‘ Nous discutons actuellement avec les constructeurs, notamment français ‘, dévoile Marc Semelle.Dans un premier temps, cette technologie devrait exclusivement concerner des applications non sécuritaires d’aide à la conduite et d’amélioration du confort passager. Mais une fois sa fiabilité démontrée, elle pourrait
aussi aider au développement d’applications plus critiques. Dans le monde automobile, l’étape ultime de l’électronique embarquée s’appelle le ‘ Drive-by-wire ‘.Exploité depuis plusieurs années déjà par l’industrie aéronautique, ce concept consiste à remplacer les liaisons mécaniques (dans une voiture, la colonne de direction, la crémaillère, etc.) par un jeu d’actionneurs et de
capteurs reliés par des fils électriques. Dans ce contexte, la possibilité de coupler alimentation et information sur un fil unique sera un atout majeur.

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David Maume