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Les télécoms françaises relèvent la tête

L’aspect défensif des titres liés à la téléphonie commence à jouer. Mais les chutes, depuis janvier, restent abruptes.

Valeurs refuges, les télécoms ? Le qualificatif n’avait pas été appliqué à ce compartiment de la cote depuis de longs mois. Les conseillers financiers, échaudés par une suite de déceptions, hésitent à recommander le secteur à l’achat. Pourtant, à en croire les chiffres bruts, les télécoms ont remonté la pente, depuis le 11 septembre, à Paris. Les opérateurs, d’abord, ont surperformé les indices. Avec une prime pour France Telecom, opérateur historique et valeur la plus directement engagée dans la téléphonie fixe et mobile.

Embellie… pour certains

Sur un Nouveau Marché pourtant très chahuté, des valeurs moyennes de l’univers télécoms ont aussi tiré leur épingle du jeu, voire franchement rebondi. Fabricant de composants pour l’industrie du mobile (téléphones et ordinateurs), Wavecom a gagné 30 % depuis les événements. Le titre a d’ailleurs intégré le SBF 120, un indice phare de la place parisienne. L’embellie, en revanche, ne gagne pas les distributeurs de téléphonie.” Les opérateurs sont éminemment défensifs, estime Laurent Balcon, spécialiste des télécoms chez Global Equities. D’abord, les soucis de sécurité vont amener particuliers et entreprises à privilégier les communications, au détriment des transports physiques. Ensuite, les dernières crises l’ont prouvé : le secteur n’est pas le plus sensible aux récessions économiques. Enfin, les fondamentaux de certains de ces groupes sont bons, d’autant que les baisses des taux soulagent leur point noir, l’endettement.” Les équipementiers ? “Je ne vois pas le bout du tunnel avant fin 2002. Quant aux distributeurs, leurs marges vont souffrir encore, car les opérateurs vont vouloir serrer leurs coûts. Mais au total, les télécoms sont bien les dernières valeurs défensives technologiques, c’est évident.“Une certitude que voudraient bien partager les actionnaires de Vivendi Universal. Le titre ?” certes loin d’être seulement une valeur télécoms ?” est l’un des moins favorisés par le timide vent de reprise du secteur. En décidant de consigner le versement de la première tranche de sa licence UMTS, (619 millions d’euros sur 4,95 milliards), Jean-Marie Messier avait tenté de placer le sujet sur le terrain politique avant de faire machine arrière. Une man?”uvre qui n’a pas fait l’unanimité chez les analystes. “ Vivendi se proclame entreprise citoyenne, et elle s’amuse à ça“, lâche l’un d’eux.Le mouvement de lobby en faveur d’une baisse des tarifs des licences, qui se dessine au niveau européen, constitue néanmoins, un facteur d’espoir supplémentaire en faveur des valeurs télécoms. La grande incertitude du marché de l’UMTS demeure. Mais elle est “ déjà dans les cours“, semblent juger les investisseurs.

Télécoms, produit de base

Les perspectives de l’UMTS ont beau avoir été reportées, on ne met pas fondamentalement en doute l’existence puis la rentabilité de ce marché. Quant aux derniers événements, ils ne nous ont pas amenés, pour l’instant, à revoir nos prévisions. Michel Bon a sans doute raison lorsqu’il fait le parallèle avec la guerre du Golfe, qu’il a vécu comme président de Carrefour : les communications, comme l’alimentaire, sont devenues un produit de consommation de base “, explique Carole Manero, expert télécoms à l’Idate (Institut de l’audiovisuel et des télécoms en Europe). Signe du virage psychologique , les analyses positives des grandes maisons de titres ?” dont quelques Anglo-Saxonnes comme Schroder Salomon Smith Barney ?” incluent désormais des valeurs télécoms. Il est vrai que le risque devient limité : le compartiment a chuté de 73 % en moyenne sur le Vieux Continent depuis mars 2000.

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Jean Michel Cedro