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Les stratégies d’urgence s’imposent

A moins de 100 jours du passage à l’euro, la méthode classique de migration doit être modifiée, en fixant les actions prioritaires à mener.

Le basculement vers l’euro nécessite préalablement de dresser la liste des composantes du système d’information (matériel, logiciels et données). Côté matériel, il s’agit de vérifier si le sigle euro est présent sur l’écran, sur le clavier, sur les imprimantes, etc. L’inventaire logiciel permet, quant à lui, de savoir si les applicatifs ?” et en particulier le système de facturation ?” réussiront leur passage à l’euro. “Cette analyse d’impact est assez lourde. En effet, tous les montants ne doivent pas subir le même traitement : certains sont simplement convertis ; d’autres, correspondant à des seuils, doivent être remplacés par une valeur significative en euros “, souligne Gilles Caillot, responsable national de l’offre euro pour Sopra. Il faut également analyser les relations avec les partenaires et clients, ainsi que les interfaces avec les systèmes d’information externes, qui posent des problèmes spécifiques. Enfin, concernant les données, il conviendra de les répertorier selon leur date de création.A partir de cette analyse, l’entreprise peut élaborer sa stratégie : refaire tout le système en partant de zéro (” big bang “), basculer progressivement vers l’euro des ensembles fonctionnels dès qu’ils sont prêts ou lorsque cela s’avère nécessaire (” long bang “), ou adopter une solution provisoire de conversion. Le temps imparti à J-100 est probablement insuffisant pour choisir raisonnablement la première solution si le système d’information est important et complexe. D’autant que les ressources humaines sont limitées chez les prestataires.

Ajuster en priorité les interfaces utilisateurs

Restent les deux autres possibilités : mise à jour des applicatifs module par module, ou conversion. “La durée moyenne de mise à niveau est de un mois pour les entreprises déjà équipées d’un progiciel compatible euro “, estime Franck Cohen, président Europe du Sud d’Intentia.“La tâche à mener en priorité est la mise à niveau des interfaces utilisateurs et clients, souligne Reza Jean, responsable technologique chez Cenergys. Les utilisateurs ne doivent pas être en retard, même si l’informatique n’est pas prête. Il faut pouvoir enregistrer et émettre des informations en euros.” Ensuite, il faut privilégier les relations avec les partenaires, en sachant qu’ils ne vont pas basculer à l’euro au même moment.“L’entreprise doit s’adapter à ses partenaires en entrée et en sortie : elle doit être en mesure d’accepter des flux de données dans les deux monnaies et de les transformer, le cas échéant, dans la monnaie adéquate “, explique Jacques Buisson, responsable division Euroconverter chez Sopra. En ce qui concerne les applications internes, les plus urgentes sont les applications financières, comptabilité, paie, ressources humaines. Une fois les modifications, paramétrages et conversions effectués, il faut évidemment passer par les phases de test, de recette et de validation. Franck Cohen prévoit, dans le cas d’une migration légère (avec un progiciel prenant en compte l’euro ou des outils de conversion), un week-end pour effectuer la bascule et les tests grandeur nature afin de s’assurer que les paramètres sont bien en place.

Les trois solutions de migration possibles

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Claire Rémy