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Les sites d’e-commerce survalorisés ?

Au centre de la polémique, deux sites français d’e-commerce, Trader.com et Père-Noël, qui ont comme point commun une douloureuse introduction en Bourse.

Portail international consacré aux petites annonces, Trader.com a été fondé sous l’égide de la CGIP, propriétaire en France des hebdomadaires La Centrale des Particuliers et J’annonce.Entrées malencontreusement en Bourse en pleine tourmente des valeurs de la ” nouvelle économie “, ses actions primitivement introduites à 30 euros ont chuté le jour même pour ne se stabiliser qu’aujourd’hui, autour de 20,3 euros. Cité par Libération du 7 mars, un analyste du cabinet Detroyat souligne cruellement “la mise à disposition du public de 15,96 % des parts contre l’octroi de 2,26 % seulement des droits de vote”.Cité également par l’article, Sébastien Villeroy d’ING Barings se dit à présent ” choqué, scandalisé ” et il conteste, sur la forme, les propos qui lui ont été attribués. Il ne dément pas avoir estimé le prix réel des actions à 10 euros seulement, mais estimait que cette information aurait dû rester confidentielle.Il est vrai que le principal actionnaire de la CGIP (à hauteur de 30 %), le baron Ernest de Seillière de la Borde n’est jamais parvenu à susciter des réactions enthousiastes parmi ses petits actionnaires…Introduit en Bourse le même jour, Père-Noël ne joue pas dans la même catégorie. Issu d’une start-up qui revendique fièrement d’être ” le premier distributeur Internet indépendant à entrer dans une Bourse européenne “, ce site d’e-commerce généraliste est encore géré par ses fondateurs, les frères Fur. Parmi leur tour de table initial figure également le business angel Bernard Sillam ainsi que des investisseurs américains.Le site est en train de monter ses propres infrastructures logistiques et prévoit imperturbablement de passer de 7 millions de francs de chiffre d’affaires cette année à 870 millions en 2003, cela sans passer par l’alliance avec un grand groupe de distribution : une sérieuse gageure, il est vrai !Très décriée sur le forum du site Boursorama, puis par
Le Journal des finances
, l’introduction sur le marché libre aurait en outre souffert de la rumeur d’avoir été un pis-aller suite à un refus d’introduction sur le second marché.Il n’en fallait pas plus pour que là aussi les cours s’effondrent à moins 49,94 % dès l’introduction. L’action a cependant été légèrement ” sursouscrite ” et les ordres d’achat n’ont pu être servi quà hauteur de 89,07 %.

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Manuel Broyer