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Les services xDSL tardent à se déployer

Malgré le grand nombre de variantes DSL, seul l’ADSL, géré par France Télécom, est aujourd’hui disponible.

Le xDSL a un avantage de taille, comparé aux autres technologies d’accès à haut débit: il ne nécessite pas l’installation d’infrastructure câblée ou hertzienne, puisqu’il utilise un câblage en place, la paire torsadée de cuivre du téléphone. Il cible donc potentiellement un très grand nombre d’utilisateurs, petites et moyennes entreprises comme particuliers. Pour toutes les variantes de la technologie, l’idée de base est la même: transmettre des données sur des fréquences supérieures à celles utilisées par la voix. Les types de DSL (Digital Subscriber Line) se différencient par le débit offert, le fait qu’il soit asymétrique (c’est-à-dire différent dans les sens montant et descendant; auquel cas, la ligne peut être partagée avec un téléphone classique) ou symétrique (dans ce cas, pas de téléphone), la distance maximale atteinte entre l’abonné et le central de l’opérateur, et le type de câblage nécessaire (une ou plusieurs paires torsadées).Certaines variantes DSL sont déployées commercialement: des services ADSL sont disponibles, et les constructeurs ont à leur catalogue des produits SDSL, HDSL et VDSL. Le xDSL est aussi un moyen pour les opérateurs alternatifs de fournir, outre des connexions internet, des services voix (classiques ou sur IP) sans posséder d’infrastructure de boucle locale. Dans certains cas, les services voix viendront simplement en complément d’une ligne classique: contrairement au téléphone standard, la ligne téléphonique sur DSL n’est pas assurée en cas de coupure de courant, puisqu’il faut alimenter le modem DSL.

Le dégroupage avance lentement

La généralisation des services n’en est pas encore là : la boucle locale en cuivre appartient à France Télécom et, à l’été 2001, le dégroupage tarde toujours à entrer en vigueur. Fin juin, l’Autorité de régulation des télécommunications (ART) a envoyé une quatrième mise en demeure à l’opérateur national pour lui demander de revoir son offre de référence. Au même moment, France Télécom s’affichait en bon élève européen du dégroupage. “On nous fait souvent des reproches, alors que nous avons publié notre offre de référence avant le règlement européen“, claironnait, fin juin, son PDG, Michel Bon. Pour preuve, l’opérateur historique annonçait pour début juillet la livraison des premières salles de cohabitation dans Paris. Fin juin, seuls sept opérateurs sur les trente-sept ayant participé aux groupes de travail avaient passé commande ferme pour disposer d’emplacements. Et ce bien avant que l’offre de référence de France Télécom ne soit définitive.En l’absence de dégroupage effectif, attendu pour cette rentrée de septembre, les opérateurs alternatifs et les fournisseurs d’accès internet demeuraient donc condamnés à acheter du trafic DSL à France Télécom (service Turbo IP pour les offres grand public, et Turbo DSL pour des produits à destination des entreprises). “Nous ne pouvons proposer que de l’ADSL“, proteste Hervé Le Roy, chef de projet télécoms chez Easynet. Avec le dégroupage, les opérateurs pourront donc s’affranchir des choix techniques de France Télécom et vendre du SDSL, qui permettra de commercialiser des liens à haut débit symétriques. “France Télécom ne prévoit pas de déployer de SDSL avant 2002“, rappelle Hervé Le Roy.Mais toutes les variantes DSL ne seront pas mises en ?”uvre: l’ART a fourni des recommandations pour la gestion des fréquences utilisées par les opérateurs alternatifs, afin que plusieurs d’entre eux puissent utiliser les mêmes lignes avec des fréquences différentes. Cette technique rendra impossible la mise en ?”uvre de certains types de DSL (comme certaines familles de HDSL et de SDSL), qui généreraient trop de perturbations dans le signal.

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Annabelle Bouard et Guillaume Deleurence