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Les réseaux Chirac

Des “people” de l’internet français, dont le nom ne peut qu’agrémenter une liste de partisans, aux PDG d’entreprises de croissance, rompus au lobbying…

Les officiels (muets)

SILENCE RADIO : c’est apparemment la stratégie adoptée par le très officiel Comité des professionnels de l’internet en faveur de Jacques Chirac mené par Alexandre Basdereff, cofondateur de Chateau Online, reconverti dans la communication humanitaire. Ce comité de soutien spécialisé dans la net économie semble se limiter à une simple adresse de messagerie sur le site officiel du candidat RPR ([email protected]). Pas de liste de signataires ou de propositions, pas de calendrier de rencontres. Ledit comité n’est même pas à l’origine de la soirée organisée pour Jacques Chirac, à Aubervilliers fin mars, pour la Fête de l’internet. Il n’avait déjà pas participé, en décembre, au forum du RPR sur les NTIC. Une inertie apparente qui semble avoir suscité des vocations.

Les agitateurs

UN ANNUAIRE DE L’INTERNET. C’est l’aspect du très chiraquien Espritdequipe.com, créé en janvier par Xavier Schallebaum, ex-webmestre présidentiel et ex-associé chez Appolo Invest, avec d’autres fondateurs de jeunes pousses, peu familiers des partis : Alexandre Roos, DG de Lycos ; Orianne Garcia, son homologue de Caramail ; Guillaume Multrier, président de Netarget ( Bananalotto.fr) ou Frédéric Herbinet, PDG de Biskott SA ; le Lyonnais Alexandre Dreyfus, fondateur de Webcity.fr ; Olivier Carricili, directeur associé de Clair et Net. Présents aussi : Marie-Christine Levet (Club-Internet), Isabelle Bordry (Yahoo) ou Laurent Leguide ( Cybersearch.fr). Pour tous, un même discours : “Nous agissons à titre personnel, nous n’avions pas d’engagement militant avant ce scrutin.” Au menu : sites militants ( Jacquespotes.com, Avecchirac.com) et réunions à l’Assemblée, pour entretenir le réseau et affûter les carnets d’adresses.

Les jeunes loups

CRÉÉ IL Y A UN AN à l’initiative de Pierre Vallet, collaborateur du portail Lycos, le site Generationterrain.com veut drainer vers les partis de la droite parlementaire des cadres de 25 à 35 ans, souvent issus de la nouvelle économie. Histoire de constituer un vivier de candidats pour les scrutins à venir, avec des suggestions concrètes pour de futurs programmes politiques. Le principe est simple : on postule en envoyant son CV et trois propositions de réforme. Libre aux partis politiques de puiser dans ce creuset à idées en ligne. Un dispositif qui bénéficie du soutien discret du conseiller élyséen Jérome Monod. Seul nom connu de la planète internet parmi ces candidats politiciens : Guillaume Klossa, directeur e-business Europe du Bureau Veritas et vice-président de l’Electronic Business Group (EBG), actuellement en congé sans solde pour préparer son investiture pour les législatives.

L’establishment

L’ÉQUIPE PRÉSIDENTIELLE PEUT COMPTER sur les analyses de l’association Croissance Plus, aujourd’hui présidée par Christian Poyau (Micropole-Univers). Ce lobby des entreprises de croissance, dans lequel on retrouve, entre autres, François de La Villardière (Business Interactif), Sylvain Forestier (D Interactive), Geoffroy Roux de Bézieux (The Phone House), Bruno Vanryb (BVRP Software), a l’oreille de Jean-François Copé, le secrétaire général adjoint du RPR, auteur du projet politique du parti. Idem pour le Club Concorde, une structure francilienne qui, depuis cinq ans, réunit quelque quatre cents cadres et dirigeants d’entreprise, en compagnie de parlementaires et de hauts fonctionnaires. Cet organisme est coordonné par Michel Rousseau, maître de conférence à luniversité de Paris-Dauphine. Son but ? Faire connaître aux élus les mutations qui agitent le monde économique. Pour éclairer leurs prises de décisions politiques.

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Sébastien Fumaroli et Nicolas Arpagian