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Les plantages de Windows XP ont de la classe

Autrefois, quand Windows plantait, on avait un écran bleu, pas beau. Les choses ont changé : désormais, le système vous propose d’envoyer un rapport d’erreur à Microsoft. Une façon pour l’éditeur de faire participer ses
clients… et de leur faire oublier leurs griefs.

‘ Cette nouvelle version de Windows assure une sécurité maximale aux logiciels et plante beaucoup moins souvent que les versions précédentes. ‘ Voilà, à peu de choses près, les
déclarations que Microsoft a faites lors de la sortie de Windows 3.1, de Windows 95, de NT, 98, Millennium, 2000 et XP…Mais, si j’admets l’existence de plantages occasionnels, je m’amuse un peu de l’attitude de Microsoft quand ils se produisent. Car, discrètement, l’éditeur semble avoir pris son parti de cette inévitable instabilité de son système. Pour
vous en convaincre, regardez l’évolution progressive des messages d’erreur qui ponctuent ces fameux plantages.Au temps de Windows 3.1 ou 95, un programme qui ne tournait plus rond nous gratifiait d’un message sec : ‘ Ce programme va être arrêté car il a effectué une action non conforme. ‘
Circulez, y’a rien à voir ! Avec Windows Millennium, les choses ont évolué. Lorsqu’une erreur se produisait, Windows proposait de lancer un programme spécial d’aide à la mise au point (un debugger, pour les connaisseurs).Cet outil était capable de nous indiquer que l’instruction stockée à l’adresse FF00:0ABC avait provoqué une erreur d’exception de type BC85. Précision qui, vous en conviendrez, éclaire grandement la lanterne du néophyte.Mais c’est avec Windows XP que le traitement des erreurs a atteint sa vitesse de croisière, que les erreurs sont devenues des elite crashes. Désormais, lorsqu’un incident se produit, Windows vous propose d’envoyer à
Microsoft un rapport sur les circonstances dans lesquelles il s’est produit.Du rang de pauvres victimes de pertes de données, nous, utilisateurs de base, sommes promus au rang de bêta-testeurs. Nous avons la sensation de participer activement au déboguage de Windows, voire à la mise au point de Longhorn (nom de
code provisoire de la prochaine version de Windows), qui ‘ assurera une sécurité maximale aux logiciels et plantera beaucoup moins souvent que les versions précédentes ‘ (voir au début de l’article).En un mot, nous sommes passés du statut de victime à celui d’acteur. En y regardant de plus près, c’est très habile, psychologiquement parlant, de la part de Microsoft. L’éditeur applique ainsi indirectement un principe de management
vieux comme le monde : ‘ Pour faire taire un contradicteur, donnez-lui une promotion ! ‘* Rédacteur en chef adjoint de l’Ordinateur IndividuelProchaine chronique vendredi 25 avril

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Etienne Oehmichen*