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Les places de marché obligées de fusionner pour survivre

Désinvestissement des industriels, prime aux généralistes, maturité du marché… La réalité est là. Les prestataires de places de marché sont condamnés à atteindre la taille critique sous peine de disparaître.

L’américain MFG.com, spécialisé dans la mise en contact de fournisseurs et d’acheteurs dans le monde manufacturier, absorbe le suisse SourcingParts. Cette acquisition illustre un mouvement global de concentration et
d’internationalisation des places de marché ?” généralistes ou de niche.La raison, selon Andrew Bartels, vice-président de Forrester Research, est que les places de marché se rémunèrent en grande partie à la transaction : un acheteur soumet au ‘ hub ‘ les documents et les
données à convertir et à transmettre aux fournisseurs. En fusionnant, les places de marché appliquent le principe traditionnel de multiplication de la base installée (nombre d’acheteurs et de fournisseurs connectés).

Des industriels échaudés

Andrew Bartels pointe deux autres causes à cette tendance à la consolidation. La première serait le désengagement des industriels et leur volonté de revendre leur participation dans ce type d’activité. Ils s’y étaient
lancés entre 1999 et 2000, voulant éviter que des prestataires indépendants finissent par nuire à leurs affaires. Et en espérant diversifier leurs revenus. Echec sur toute la ligne. Ainsi, Eutilia, créée en 2001 par des géants comme EDF, Enel ou
Suez, a-t-elle fermé ses portes en janvier dernier. ‘ Malgré cinq années d’opérations professionnelles et de réussite, la plupart des clients ont opté pour des solutions privées plutôt que [pour] la place de
marché ‘,
peut-on lire sur le site.La seconde contrainte est plus classique. Le marché global de la gestion des dépenses, qui englobe les places de marché, croît lentement d’environ 5 % par an. Pas suffisant vu le nombre d’acteurs en lice. Toutes ces
analyses ne vont pas abattre Paul de La Rochefoucauld, PDG de SourcingParts. Outre 40 % de croissance organique ?” selon ses estimations ?”, le fondateur de la société helvète estime avoir un beau potentiel : sa place
de marché n’aurait attiré que 1 % des fournisseurs européens, contre 5 % pour sa contrepartie ?” et nouvelle propriétaire ?” américaine.Sur le papier, les deux sont complémentaires. MFG est surtout présent aux Etats-Unis et plutot axé sur les appels d’offres ouverts. Mieux implanté en Europe, SourcingParts est, lui, plus actif sur les appels d’offres
fermés. Pour Paul de La Rochefoucauld, la réunion des deux prestataires donnera les moyens à la nouvelle entité de se développer plus aisément dans les pays asiatiques. Mais aussi de lutter plus efficacement contre les places de marché
généralistes.

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Renaud Edouard-Baraud