Passer au contenu

OpenOffice prend modèle sur Firefox

La suite bureautique veut s’orienter vers un modèle de promotion et de développement inspiré du navigateur de la Fondation Mozilla.

Un an après le lancement de la version 2.0 de la célèbre suite bureautique libre, la quatrième OpenOffice.org Conference 06 a réuni plusieurs centaines de participants à Lyon, la semaine dernière. Lieu de débats entre membres de la
communauté qui ne se rencontrent presque jamais, elle a été l’occasion de donner de la publicité aux évolutions qu’entend réaliser la communauté dans les prochains mois. ‘ Nous essayons d’améliorer l’ensemble du processus de développement, précise Michael Meeks, qui dirige, chez Novell, le développement OpenOffice.org. Nous avions,
jusqu’ici, un cycle de dix-huit mois entre deux versions majeures. A présent, nous travaillerons avec des cycles de versions de trois mois, sans plan de développement fixé à l’ensemble des projets : quand un élément sera au point,
nous l’intégrerons. ‘

Modularité et extensions

Autre grand projet : aller vers une modularisation accrue du code, ‘ une évolution indispensable pour améliorer la réception des corrections et des nouveautés ‘, a exposé Louis
Suarez-Potts, du conseil communautaire d’OpenOffice.org. En effet, jusqu’à présent, la mise à jour de la suite demandait de passer par une procédure de désinstallation et de réinstallation complète. Désormais, ce ne sera plus
nécessaire, les mises à jour s’effectuant en ligne, comme c’est le cas pour de nombreux logiciels dont Firefox. ‘ L’absence de mise à jour en ligne commençait à poser problème ‘,
reconnaît d’ailleurs Éric Mahé, responsable nouvelles technologies de Sun.Enfin, OpenOffice.org va bénéficier d’un système d’extensions, comparable à celui de Firefox, qui permettra d’adjoindre aux différents outils de la suite des fonctions complémentaires (par exemple, des routines
métier) sans pour autant alourdir le code de base.En revanche, il n’est pas question d’associer à la suite bureautique libre des serveurs additionnels. ‘ Nous ne sommes pas là pour développer un serveur de travail de groupe, mais nous sommes
contents de voir, cette année, autant de sociétés nous présenter leurs outils de GRC, de gestion de postes ou de travail de groupe, car les possibilités d’intégration existent ‘,
commente Charles-Henry Schulz,
responsable de la Confédération Langues Natives d’Open­Office.org. ‘ Il y a un travail en cours avec le gestionnaire de contenu Alfresco, pour améliorer l’interfaçage avec OpenOffice.org, confirme
Jean-François Donikian, directeur de la société de services StarXpert. Microsoft a eu une bonne idée que nous allons reprendre : aller piloter, depuis un outil bureautique, des fonctions sur le
serveur. ‘
La communauté compte renforcer ses actions de marketing, et même ?” pourquoi pas ? ?” recourir à la publicité. ‘ Cela paraissait inutile à tout le monde, jusqu’à ce que nous ayons
l’exemple de Firefox,
rappelle Charles-Henry Schulz, qui précise, OpenOffice.org se situe clairement dans le domaine de la suite bureautique complète, professionnelle. Il existe aussi sur le marché des outils juste
suffisants pour des tâches basiques. Ils tendent à se déplacer vers le web, Google Writely et Google Spreadsheets en sont les prototypes, mais ce n’est pas notre terrain. ‘

La standardisation d’OD

L’autre grande vedette de la convention a été le standard XML OpenDocument (OD). Comme l’a résumé Louis Suarez-Potts, ‘ la chose la plus importante qui nous soit arrivée depuis la dernière
conférence, c’est la standardisation d’OD
[devenu une norme ISO le 1er mai 2006, NDLR] ‘.Format natif de la suite, OD intéresse un nombre croissant d’éditeurs. Google, qui s’est exprimé lors de la conférence, en a fait le format de ses outils en ligne Writely et Spreadsheets. IBM l’a intégré dans
Workplace et le porte dans Lotus Notes, ‘ ce qui représente un potentiel d’adoption de 125 millions de sièges ‘, rappelle Bob Sutor, vice-président Open source et
standards chez IBM.Si OpenOffice.org et OD entretiennent des liens étroits, ‘ l’avenir d’OD va bien au-delà d’OpenOffice.org, considère Éric Mahé, même si ce qui se passe dans la communauté
a eu et continuera d’avoir une grande incidence sur OD. Mais l’enjeu, c’est de savoir sur quel standard va s’articuler le Web 2.0. ‘
Dans ce domaine, en effet, Microsoft promeut de tout son poids
un autre format XML, en cours de standardisation auprès de l’Ecma.Mais la bataille se joue déjà sur le terrain, où OD se répand, parfois de pair avec certains composants d’OpenOffice.org. Spécialisée dans l’intégration de solutions open source, la SSII Open Wide
utilise le composant serveur d’OpenOffice sur un portail documentaire hébergeant des dizaines de milliers de documents bureautiques. ‘ Ces derniers entrent sur le portail le plus souvent en Word ou en PDF. Le composant
extrait le texte des fichiers en passant par le format OpenDocument. Ce qui permet au moteur d’indexation de ne prendre en compte que des données valides ‘,
explique Sylvain Chambon, architecte logiciel dans cette
société.Chez Smile, autre intégrateur de technologies open
source, Benoît Jacquemont, expert technique, précise : ‘ Nous intégrons le composant OpenOffice sur des serveurs
pour automatiser la conversion vers PDF des fichiers bureautiques. Et des outils de gestion de contenu tels Typo3 et eZ Publish l’intègrent de base. ‘

‘ Nous allons voir mi-2007 une très large
adoption d’OD dans le secteur public, suivie d’une très grosse croissance partout ‘,
conclut Bob Sutor.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Renaud Bonnet avec Patrick Brébion