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Les ordinateurs recyclés dans la réinsertion professionnelle

L’association Argi récupère les anciennes machines des entreprises et administrations pour équiper les chômeurs et les démunis. Sans parvenir à satisfaire toutes les demandes.

A ses débuts, en 1997, l’Association régionale gestionnaire de structure d’insertion (Argi) créée par des étudiants de l’université de Marne-la-Vallée voulait lutter contre ‘ l’exclusion sous toutes ses
formes ‘
. Depuis deux ans et demi, elle se concentre sur une action bien particulière : l’équipement des plus démunis en ordinateur.Pour cela, l’Argi récupère des machines auprès d’entreprises et d’administrations à l’occasion de renouvellement de parc informatique, les remet à niveau et les livre aux intéressés. Dernier arrivage ce mardi matin : quarante-six
postes de France 3.L’association a établi ses priorités. Elle équipe d’abord les personnes qui entrent en formation dans le cadre d’un parcours de réinsertion professionnelle. Puis celles qui en sortent et celles qui sont suivies à l’issue d’une telle
formation. Après, ce sont les Rmistes ou encore les familles dont les membres travaillent mais qui n’ont pas les moyens d’acheter un ordinateur.Pour pouvoir bénéficier de cette action, il faut cependant adhérer à l’Argi, soit 50 euros par an. Il faut dire qu’en moyenne, l’association, qui ne reçoit aucune subvention, investit 110 euros pour remettre en état un
ordinateur. Elle ne peut en effet les donner dans l’état où elle les reçoit. ‘ On récupère des ordinateurs qui n’ont pas de vocation multimédia, explique Gérard Houri, fondateur et délégué général de l’association.
Ils n’ont pas toujours de lecteur de CD-Rom, pas de carte son, pas assez de RAM, le disque n’est pas assez large.
On rachète les composants nécessaires pour compléter. ‘

Pénurie d’écrans

L’Argi a également fixé des critères. Elle reprend les machines équipées de Pentium II et au-delà. Elle laisse les 486 ou les Pentium de première génération. Elle se retrouve aussi parfois avec des unités centrales valables mais des
moniteurs inutilisables, car renouvelés moins fréquemment. Parmi les plus gros donneurs, la Sacem a ainsi fourni 180 unités centrales, mais seulement 60 écrans. La caisse de prévoyance Isica s’est délestée de 350 machines… sans
aucun moniteur.Mais le principal problème est ailleurs. Avec ce qu’elle reçoit et remet en marche, l’Argi peut placer cent cinquante ordinateurs par mois. Or, elle a cinq cents demandes mensuelles.La plupart des entreprises et organisations trouvent toujours plus simple d’envoyer leur vieux matériel à la casse. ‘ On est en train de discuter avec EDF pour récupérer leurs Pentium III, annonce
Gérard Houri. Chaque année, EDF donne 800 machines à une autre association pour qu’elle les redistribue. Mais tout le restant est détruit : 3 600 ordinateurs par mois ! ‘ Pour l’heure,
l’Argi a équipé 1750 personnes et créé deux antennes, dans le Nord-Pas-de-Calais et en Normandie.

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Arnaud Devillard