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Les ordinateurs poids plume séduisent les forces de vente

L’ultraportable est idéal sur le terrain pour faciliter la tâche des commerciaux. Sa légèreté et ses performances font oublier son prix élevé et son manque d’adaptation aux applications multimédias.

Les ordinateurs ultraportables se rencontrent de plus en plus dans les entreprises. Compacts et légers, ils séduisent les utilisateurs nomades qui veulent éviter les kilos inutiles. Pourtant, leurs processeurs moins puissants – des Celeron ou ou des Pentium II cadencés à 300 MHz ou 366 MHz -, leurs écrans de taille réduite (moins de 10 pouces), la capacité insuffisante de leurs disques durs et leurs prix astronomiques ont de quoi refroidir plus d’un responsable des achats. Néanmoins, les ultraportables trouvent une cible idéale dans les équipes commerciales.

Qualité de travail et confort d’utilisation

Aujourd’hui, de nombreuses entreprises adoptent l’ultraportable après avoir essayé d’autres formules, comme le terminal de saisie, l’ardoise électronique ou le portable traditionnel. “Notre force de vente était équipée d’ardoises Stylistic 500, de Fujitsu, depuis quatre ans, explique Philippe Rouilhac, responsable des études – et plus particulièrement du projet Itinérants – chez Virgin France. Nous utilisons ces machines pour la prise de commandes et la remontée d’informations. L’absence de clavier sur les ardoises devenait pénalisante. Lorsqu’il a fallu renouveller le parc, l’aspect poids a aussi été très important. Notre choix s’est donc porté sur des ultraportables, des Fujitsu B112 LifeBook. Ils pèsent 1,1 kg pour 29 mm d’épaisseur.”

Même constat chez Ricard, où les ultraportables sont utilisés pour le suivi commercial. “Nous avons commencé avec les terminaux de saisie, suivuis par les différentes générations de portables et ce, pendant près d’une quinzaine d’années, raconte Vincent Tourneur, responsable des achats de Ricard. Pour ceux qui se déplacent souvent, 500 grammes peuvent faire la différence.”Les commerciaux de Ricard sont équipés de Portege, de Toshiba, de la série 3000 (1,4 kg, 19,8 mm d’épaisseur). Les ultraportables leur apportent un plus grand confort d’utilisation et permettent une meilleure qualité de travail.
La chasse aux kilos est également à l’origine du choix effectué par le laboratoire pharmaceutique AstraZeneca (1 600 personnes), qui a équipé ses 900 visiteurs médicaux de ThinkPad 570-30 d’IBM (1,8 kg pour 28 mm d’épaisseur).
Pour tous, la question du poids semble avoir occulté les défauts inhérents à ce type de matériel : taille réduite, connectique limitée, fragilité, prix, etc. “Il est difficile de leur trouver des défauts : ces machines ne sont pas encombrantes, elles disposent de capacités comparables à celles de portables classiques et sont équipées d’un écran tactile d’origine, remarque Philippe Rouilhac. À la rigueur, on peut regretter la taille du clavier et celle de l’écran de 8,4 pouces. Mais cette taille réduite permet de minimiser les défauts d’affichage.”En ce qui concerne l’autonomie, tout dépend de l’utilisation. ” Les commerciaux peuvent tenir une demi-journée avec une application, alors que la batterie de mon matériel ne tient qu’entre 2 heures et 2 h 30 “, remarque Vincent Tourneur. Chez AstraZeneca deux batteries sont fournies à chaque visiteur médical.
Pour la connectique, les constructeurs peuvent toujours améliorer leurs machines. “La PC-Card est présente sur tous les portables, mais pas sur toutes les stations d’accueil. S’il est important d’avoir une connectique Ethernet, il ne faut pas oublier que beaucoup d’entreprises, dont la nôtre, utilisent un réseau Token Ring”, explique Vincent Tourneur.

La facture peut être lourde en cas de casse

De même, si les machines arrivent à faire fonctionner une application de gestion commerciale, un logiciel de messagerie, un traitement de texte et un tableur, il n’est pas certain qu’elles puissent gérer certains besoins spécifiques. En effet, l’ultraportable se voit parfois transformé en plate-forme de démonstration multimédia (catalogue sur CD-ROM, lecture de DVD, etc. ). Or, tous n’ont pas de lecteur de CD-ROM intégré, ni de carte de décompression d’image, ce qui pousse les entreprises à les adapter. “Le seul défaut que nous puissions leur trouver, c’est l’absence de sortie vidéo. Nous avons donc équipé nos machines d’adaptateur micro-TV, pour faire des démonstrations aux médecins à partir de DVD”, confirme Stéphane Lebarbier, responsable des achats de la filiale française du laboratoire pharmaceutique AstraZeneca.
La fragilité des ultraportables semble avoir été prise en compte par les acheteurs, qui prévoient de ne les garder en première ligne que deux à trois ans. Et, pour se prémunir contre la casse, ils commandent des machines supplémentaires, au cas où… “La qualité des matériels s’est améliorée : nous constatons un taux de panne inférieur à 2 %”, précise Vincent Tourneur. Il n’empêche, en cas d’accident, la facture peut être salée. “Quand on casse un écran, le montant de la réparation correspond à plus de la moitié du prix d’achat”, observe Madeleine Royère, chef de projet marketing de Cogesal-Miko (1 400 personnes), qui a commandé 90 CF 37 de Panasonic (2 kg, 25 mm d’épaisseur) pour les forces de vente du groupe. Quand on sait que ces machines coûtent entre 17 000 et 25 000 F ht (2 591 à 3 811 ?), des précautions s’imposent. Par rapport à un poste fixe, à performances techniques équivalentes, les ultraportables sont plus chers. “Ils coûtent environ 30 % de plus qu’un poste fixe, rappelle Vincent Tourneur, les constructeurs oublient que les performances des machines vont quelquefois au-delà des besoins réels des utilisateurs. Des processeurs moins puissants et plus de RAM suffiraient à satisfaire la majorité des besoins.”

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PIERRE BOUVIER