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Les opérateurs soupçonnés d’étouffer la concurrence dans le WAP

Accusés d’empêcher l’accès de ses téléphones WAP aux portails concurrents, France Télécom pourrait être obligé de les retirer du commerce. SFR est soupçonné d’envisager des pratiques similaires.

France Télécom est accusé d’empêcher l’accès de ses téléphones Itinéris WAP aux portails et aux réseaux des fournisseurs de contenus concurrents. Depuis vendredi dernier, il est assigné en référé par la start-up Wappup. Cette société, qui a développé une infrastructure d’accès à l’Internet par le biais de mobiles, ainsi qu’un portail multiaccès, l’accuse de pratiques non concurrentielles sur les mobiles WAP qu’il commercialise : non seulement ces derniers doivent emprunter la passerelle WAP de l’opérateur ?” qui établit le lien entre le réseau GSM et le Web ?”, mais encore, ils ne peuvent surfer que sur les pages du portail Voila Mobile de France Télécom.” France Télécom a obtenu une licence d’opérateur de télécoms, c’est-à-dire qu’il a l’autorisation de commercialiser des minutes de communication, explique François de Guitaut, fondateur et PDG de Wappup. Mais nous n’acceptons pas qu’il profite de la vente de minutes pour monopoliser les services “.Wappup a été obligé, d’un point de vue légal, d’attaquer, outre l’opérateur, les quatre constructeurs des packs WAP (Sagem, Alcatel, Mitsubishi et Motorola) , ainsi que deux distributeurs (Phone House et la Fnac). Le juge des référés devrait rendre son avis mardi 23 mai. Bien qu’il n’ait pas encore commercialisé ses propres coffrets WAP, SFR serait soupçonné de pratiques identiques.Wappup n’est pas le seul acteur à s’insurger. L’Association française pour l’Internet mobile (Afim) vient de saisir officiellement l’ ART (Autorité de régulation de télécommunications). Elle espère obtenir la nomination d’un expert pour vérifier la réalité du verrouillage des téléphones WAP Itinéris. “ Que l’accès aux services WAP s’établisse par le biais de France Télécom, d’accord , admet Sébastien Crozier, président de l’AFIM et PDG d’ Internet Telecom. Mais
que le contenu se limite à celui de France Télécom, c’est une atteinte à la liberté d’information. Cela, nous ne l’acceptons pas. Voilà la raison de notre démarche “A ces injonctions, France Télécom, par le biais de son service de communication, rétorque: “ Nous n’empêchons pas les abonnés d’accéder à Internet.
La seule contrainte est que, lors de la connexion, l’on arrive automatiquement sur notre bouquet de services. Ensuite, l’internaute peut saisir ses propres adresses Web.
Nous ne sommes pas là pour brider le WAP
. Les services commercialisés ne sont d’ailleurs pas tous les nôtres.” L’opérateur fait référence à ses accords avec l’AFP ou encore Météo France.Pour l’AFIM, pas question de faire la guerre à France Télécom. “ Nous voulons être conciliant “, affirme Sébastien Croizier. L’AFIM fait cependant feu de tous bois, en interpellant, en plus de l’ART, les ministères de l’Industrie et des Télécoms et le conseil de la concurrence. L’association attend de l’ART qu’elle publie des directives contraignantes pour France Télécom courant juin.De son côté, SFR affirme que le contenu d’autres portails sera bien accessible depuis ses téléphones WAP. “ Lors de l’annonce de Vizzavi, Jean-Marie Messier a précisé que l’on arriverait automatiquement sur ce portail depuis les téléphones mobiles SFR. Mais il sera également possible de saisir des adresses en dehors de nos services “, explique-t-on chez SFR.

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Renaud Edouard