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Les opérateurs s’essaient à la télévision numérique mobile

Orange et Bouygues Telecom veulent tester la diffusion de la télévision numérique hertzienne avec TF1 et TPS. SFR se lance de son côté avec Canal+. Les deux initiatives doivent encore obtenir l’aval du CSA.

Internet est partout, la télévision aussi. Les opérateurs mobiles Orange et Bouygues Telecom ont annoncé, lundi 7 mars, leur intention de tester la diffusion de la
télévision hertzienne sur des téléphones mobiles à tuner intégré. Avec, pour les contenus, TF1 et TPS (détenu par TF1 et M6). Intention car, malgré une annonce publique, tout reste
encore à faire. Et avant tout l’attribution d’une fréquence par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA).TPS, Orange et Bouygues Telecom doivent en effet présenter leur dossier au CSA dans les jours qui viennent afin d’obtenir l’autorisation d’émettre, à titre expérimental et sur Paris. Cette première phase vise un minimum de
200 clients à partir du mois de juin et pendant six mois. Au programme : chaînes d’informations, de sport, d’émissions jeunesse, de musique, de jeux, sélectionnées au sein du bouquet TPS. Mais pour cela, il faut une fréquence,
donc…Si ce groupe de prestataires s’empresse de communiquer malgré tout, c’est parce que, début janvier, SFR a déposé une demande au CSA pour une
initiative concurrente avec Canal+. Le test est censé durer neuf mois et démarrer au deuxième trimestre.Dans un cas comme dans l’autre, l’idée est d’utiliser la norme DVB-H, un dérivé de celle de la télévision numérique terrestre, pour ne plus encombrer les réseaux mobiles. Cette norme permet à un point d’émission unique de desservir
quantité de récepteurs, contrairement aux réseaux ‘ point à point ‘ des opérateurs. Lesquels, du coup, ne peuvent diffuser de la télévision en direct et privilégient les modèles ‘ à la
demande ‘.

Un modèle économique à inventer

Avec cette phase d’expérimentation, Orange et Bouygues Telecom veulent valider les deux aspects du projet. Le volet technique, d’abord, avec les problèmes de couverture, de convergence entre les réseaux DVB-H et téléphonie cellulaire,
de contrôle d’accès à la télévision mobile.‘ Mais ce qu’on a tendance à chercher plus intuitivement, reconnaît Didier Lombard, nouveau PDG de France Télécom, ce sont les potentiels du marché. Il nous faut arriver à établir un business
model ‘
. Car, en l’état actuel, c’est le plus grand flou, surtout que le déploiement commercial de tout cela ne se fera pas avant fin 2006 ou début 2007.Rien n’est donc décidé quant aux prix ou aux équipements qui seront proposés. Et ‘ la recette publicitaire n’est pas encore intégrée dans la réflexion ‘, ajoute Patrick Le Lay, PDG de
TF1. Aucune information non plus sur des détails pratiques comme l’automonie des mobiles, leur poids, leur taille, les écrans, etc. Le genre de choses que les tests sont justement censés déterminer.En revanche, il y a fort à parier que les deux projets concurrents, s’ils coexistent à terme sur le marché, ne seront pas compatibles. Dans un premier temps, en tout cas, les abonnés Bouygues et Orange doivent donc sattendre à ne pas
avoir Canal+ et les abonnés SFR à ne pas recevoir TPS.

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Arnaud Devillard