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Les moteurs de recherche lorgnent le pactole des Pages Jaunes

Overture, Google, Gigablast… les moteurs de recherche américains veulent désormais fournir des réponses liées à des lieux géographiques. Et profiter de la manne financière du marché très prometteur des pages jaunes.

Tout est sa faute. Ou presque. Le 31 mai 2002,
Daniel Egnor remporte un concours de programmation lancé par Google. Son oeuvre : un système permettant de reconnaître automatiquement une adresse postale inscrite dans une page Web et de lui
associer des coordonnées géographiques. A partir de là, toute page publiée sur le Web peut être ‘ géolocalisée ‘ et donc utilisée comme réponse à des recherches portant sur un Etat, une ville, voire une rue.Seule limitation ?” et de taille ?” son système repose sur des données publiques spécifiquement américaines extraites de
Tiger et de
Fips. L’international attendra donc. A l’époque, les laboratoires de Google gardent l’idée sous le coude, mais nen font rien pendant plus de un an.Rien, jusqu’au 8 septembre, date à laquelle le spécialiste du positionnement Overture lance une version test d’un service appelé
Local Search. Si vous cherchez une pizzeria située à proximité du numéro 6514 de la 18e avenue à Brooklyn (Etat de New York), il suffit de demander. La
réponse s’affiche d’abord sous forme de points, répartis sur une carte, auxquels correspond une liste de pizzerias fournie par un annuaire de type Yellow Pages (l’équivalent américain de nos Pages Jaunes). Une autre liste
apparaissant à gauche se rapporte, quant à elle, à des liens sponsorisés (payés par des entreprises).

Un milliard… c’est toujours bon à prendre

Prompt en projection financière, Overture estime alors à 15 milliards de dollars le marché américain des liens sponsorisés à l’horizon 2008, dont 1 milliard proviendrait de recherches de localisations. Et un milliard…
c’est toujours bon à prendre.Le 18 septembre, c’est au tour de Gigablast, nouveau venu remarqué dans le monde de la recherche Web, de se signaler. Son concepteur, Gary Price, explique que son moteur prendra désormais en compte des informations géographiques,
si les concepteurs de sites insèrent dans leurs pages des codes spéciaux, appelés métadonnées, et précisant le pays, l’Etat, la ville et le code postal.Google arrive en dernier et propose, le 22 septembre, de venir tester son service
Search by location, qui repose sur la fameuse technologie de David Egnor. En lui demandant l’adresse d’une pizzeria près du 525 de la 8e avenue, à New York
(Etat de New York), Google place 10 points rouges sur une carte fournie par
Mapquest, tout en affirmant avoir trouvé 196 458 réponses dans un rayon de 15 miles (24 km). Réponses qui se réfèrent en fait à des pages contenant le mot
‘ pizza ‘ et une adresse proche du 525, 8e avenue.Ce type de service est-il transposable en France ? ‘ Pas pour le moment, affirme sereinement Valérie Shwarz directrice de la stratégie, de l’organisation et de la qualité des Pages Jaunes,
filiale de Wanadoo. ‘ Contrairement à ce qui se passe aux Etats-Unis, où il existe une dilution de l’offre en matière d’annuaires, la France se distingue par une très forte notoriété des Pages Jaunes
[marque déposée, NDLR], qui sont un véritable réflexe. Pour leur version électronique, elles atteignent un taux de reach de 30 %. ‘Traduction, 30 % des internautes français ont utilisé le service au cours du mois passé.
‘ De plus,
explique-t-elle, seuls 13 à 15 % des sociétés françaises disposent d’un
site Web ‘
, ce qui rendrait peu efficace un système à la Google. Pas d’inquiétude donc, d’autant que Pages Jaunes est persuadé de ne pas avoir de vrais concurrents sur ce terrain.

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Serge Courrier