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Les ingénieurs radio attendent l’UMTS avec impatience

Aujourd’hui moins courtisé, l’expert radio est forcé de se tourner vers d’autres métiers. Mais avec le déploiement en masse de l’UMTS, les beaux jours devraient revenir.

Ingénieur radio. Au milieu des années quatre-vingt-dix, ce professionnel était très recherché. Aujourd’hui, le métier vit une période de creux : les réseaux GSM sont matures, et l’UMTS est encore dans les cartons. En France, “les besoins en experts radio des opérateurs et, donc, des équipementiers sont plus limités. En effet, les réseaux GSM étant déployés, les ingénieurs ne travaillent plus qu’à leur densification et à l’accroissement de leur qualité. Pour le GPRS, le plus gros du travail a également déjà été effectué. Quant à l’UMTS, les déploiements n’ont pas encore commencé à grande échelle “, résume Abdelkrim Benamar, responsable des relations extérieures chez Ericsson France.

Une vision complète du métier est une valeur ajoutée

C’est ainsi que, pour réduire leurs équipes, certains constructeurs ont proposé à leurs ingénieurs radio de passer dans les services marketing ou commercial, ou encore d’aller en région. “Car ils ont déjà une bonne connaissance des gammes de produits “, estime Cécile Michel, responsable planification de réseaux chez Nokia France. Et à ceux qui restent en poste, on demande d’étendre leurs compétences. L’ingénierie radio compte de nombreux sous-métiers : la conception du réseau, sa performance, et sa capacité à absorber les appels. “Pour un ingénieur radio, le fait d’avoir une vision la plus complète possible des différentes facettes de son métier constitue une réelle valeur ajoutée “, considère Viktor Arvidsson, responsable planification radio chez Ericsson France. Par ailleurs, “avec le GPRS et la 3G, ils doivent avoir une vision encore plus large et connaître le c?”ur du réseau, l’ATM, les applications, etc. Car nos clients veulent de plus en plus une qualité de service de bout en bout “, ajoute Cécile Michel.Mais c’est dans les sociétés de services, où les intercontrats se multiplient, que le retournement est le plus flagrant. Elles orientent donc leurs ingénieurs radio vers d’autres métiers, où la demande des clients existe encore ?” par exemple, le développement de matériels ou de logiciels chez un constructeur. Des reconversions qui peuvent être beaucoup plus radicales. C’est ainsi qu’une SSII a “recyclé” une quinzaine de ses spécialistes radio vers les grands systèmes. “Actuellement, nous tentons de qualifier l’ouverture d’esprit de nos ingénieurs radio, explique Michel Conter, directeur d’agence de la SSII Ausy. Nous continuons de recruter des gens capables d’aller au-delà du simple déploiement, et motivés pour exercer un autre métier en attendant la reprise.”Une reprise que le marché espère pour la fin 2002 ou le début 2003, avec le déploiement en masse des réseaux UMTS. Au même moment, la télévision numérique devrait, elle aussi, décoller. Or, “l’hertzien demande des compétences très proches de la radio : il y a toujours des études de terrain, de la propagation, etc. “, assure Michel Conter. Les ingénieurs radio pourraient alors de nouveau venir à manquer.

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Claire Chevrier