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Les industries culturelles américaines dessinent la carte du piratage

Les industries des loisirs ont estimé le niveau de piratage de 56 pays. La palme revient au Pakistan, avec 100 % de musique piratée en 2003.

C’est un palmarès de circonstances que publie l’International Intellectual Property Alliance (IIPA). Cette organisation américaine vient de rendre public son bilan sur les taux de piratage de cinquante-six pays,
qu’il s’agisse de musique, de films, de logiciels, de jeux vidéos ou de livres.Dans l’ensemble de ces pays, le cinéma américain s’est vu privé de 1,528 milliard de dollars de revenus en 2003. Soit près de 100 millions de plus qu’en 2002. L’évolution est du même ordre pour la musique, sauf que la perte
s’est montée à plus de 2,2 milliards en 2003.Deux pays s’illustrent particulièrement : le Pakistan et le Paraguay, avec des taux respectifs de piratage musical de 100 % et 99 %. Le Pakistan accuse ainsi une hausse de 17 points par rapport à 2002. Cependant tous
secteurs confondus, c’est en Russie qu’est enregistré le plus gros manque à gagner. Avec pour l’industrie du disque, 405 millions de dollars de pertes, selon la Recording Industry Association of America (RIAA), ainsi qu’une
somme évaluée à 275 millions de dollars pour les films piratés. Toujours dans la catégorie 7e art, la Chine et le Brésil comptabilisent respectivement 178 millions et 120 millions de dollars de manque à
gagner.L’industrie du logiciel, représentée par la Business Software Alliance (BSA) n’a encore fourni aucun chiffre pour l’année 2003, ni sur les pertes ni sur le taux de piratage. Ses statistiques ne devraient pas être
disponibles avant le milieu de l’année.En se basant sur ces chiffres, mais aussi sur leur évolution, sur les efforts déployées par les autorités nationales et sur l’arsenal législatif à disposition, la IIPA dresse alors une liste de pays à surveiller. Le Pakistan et
l’Ukraine sont ainsi placés en tête des préoccupations, qualifiés même de ‘ priorités ‘, pour cause de laisser-faire, d’inefficacité des autorités ou de réglementations pas très adaptées. Le Paraguay et
la Chine sont deux pays qui doivent continuer à être encadrés, c’est-à-dire à bénéficier d’une coopération des Etats-Unis dans la lutte contre le piratage.L’Europe n’est pas absente de ce panorama. La Pologne fait notamment partie des pays à surveiller en priorité avec 45 % de taux de piratage sur la musique. La Lituanie (85 % de musique piratée en 2002 et 2003), l’Italie, la
Roumaine et l’Espagne sont également citées. Cette dernière fait cette année son entrée dans le palmarès de l’IIPA. Avec 25 % de musique piratée, elle est coupable, selon les industries culturelles américaines, d’avoir le plus fort taux des
‘ pays développés ‘. La IIPA y a aussi trouvé deux sites nationaux distribuant sans autorisation de la musique en ligne.Au passage, on notera que pour les Américains, la Hongrie n’est pas un pays développé, puisque ce pays connaît 30 % de piraterie, soit 5 points de plus que lEspagne.

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Arnaud Devillard