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Les GPS bientôt mieux informés pour éviter les bouchons

D’ici à quelques mois, les utilisateurs d’un GPS TomTom pourront connaître à la minute près la durée de leur itinéraire. Le fabricant teste actuellement sa technologie avec l’opérateur Vodafone.

Malgré l’utilisation de plus en plus fréquente du GPS, les automobilistes se retrouvent encore trop souvent coincés dans les embouteillages. Afin d’apporter une information plus précise aux conducteurs sur l’état du
trafic routier, les spécialistes de la navigation par satellite planchent sur de nouveaux services. C’est le fabricant de GPS TomTom qui se montre aujourd’hui le plus innovant. Le hollandais s’apprête en effet à lancer un
service capable d’estimer en temps réel la durée d’un trajet à l’échelle de tout un territoire, et pas seulement dans les grandes villes.Pour l’instant expérimenté aux Pays-Bas et en Angleterre, ce dispositif est annoncé pour le premier semestre 2008. Dans ces deux pays, le leader du GPS s’est associé à l’opérateur Vodafone pour mener ses tests.Car le système s’appuie sur les téléphones mobiles et la capacité des réseaux à localiser les terminaux. Les opérateurs transmettent aux serveurs de TomTom les signaux des téléphones mobiles allumés. Ces données sont analysées en
temps réel afin de déterminer la position des terminaux. Il suffit ensuite d’interpréter ces informations pour en déduire la vitesse des voitures, l’état du trafic, la formation des embouteillages, etc.‘ Toutes ces informations sont ensuite fournies à nos utilisateurs quel que soit leur opérateur télécom et quel que soit leur appareil TomTom, système de navigation intégré dans un téléphone portable ou boîtier
autonome ‘,
précise Corinne Vigreux, directrice des ventes de la marque.

Une couverture de l’ensemble du territoire

Grâce à cette solution, le GPS peut proposer les itinéraires les plus rapides permettant d’atteindre sa destination. ‘ Notre objectif est d’estimer le plus précisément possible la durée de
l’itinéraire, avec une précision à la minute près sur un trajet d’une heure ‘,
indique la responsable de TomTom.Pour l’instant, l’entreprise reste encore assez discrète sur l’aspect économique de son service. Corinne Vigreux se contente de préciser qu’il n’y aura ‘ pas d’abonnement
spécifique à ce service, qui ne sera pas gratuit ‘.
En fait, la localisation des mobiles pourrait être exploitée par les opérateurs pour fournir à leurs abonnés des informations commerciales par exemple.Expérimentée depuis quelques années dans plusieurs pays (Pays-Bas, Etats-Unis, Ecosse, Allemagne ou Finlande), la localisation des mobiles présente deux principaux avantages.Premièrement, elle peut fournir une information sur tout le territoire. Et non plus seulement sur les grands axes et dans les grandes villes, où sont installées des boucles électromagnétiques (pour détecter le passage des véhicules) et
des caméras de surveillance du réseau. ‘ Aux Pays-Bas, où l’information trafic est déjà très développée par le gouvernement, les données ne concernent que 2 000 kilomètres de route. Notre solution permet
d’atteindre les 20 000 kilomètres ‘,
affirme Corinne Vigreux.Second intérêt : à la différence des systèmes de comptage automatique, celui-là ne nécessite pas de travaux sur la voirie ni d’installation au niveau des réseaux GSM.

Le problème du respect de la vie privé

Cette solution présente toutefois des limites. La gestion des informations est plus problématique en milieu urbain car la circulation routière est très dense et la diversité des utilisateurs de téléphones portables peut être à
l’origine d’erreur d’interprétation. ‘ Faire le tri entre les automobilistes, les piétons et les cyclistes n’est pas évident ‘, note Vincent Godec, directeur général de la
société Mediamobile, à l’origine de V-Trafic, l’un des deux services d’info trafic en France.Même son de cloche du côté de l’autre spécialiste, ViaMichelin. ‘ C’est une solution très séduisante car elle bénéficie du parc énorme de téléphones mobiles. Mais il faut pouvoir extraire des informations
pertinentes des données recueillies ‘,
juge Fabien Roger, business developper contenu et services de ViaMichelin. L’entreprise envisage d’exploiter ce système en complément d’autres services
de collecte d’informations trafic. Mais pas avant le second semestre 2008.Ce dispositif se heurte aussi au respect de la vie privée. Bien que les connexions des portables restent anonymes, les automobilistes accepteront-ils d’être localisés en permanence ? Ces écueils ne semblent pas inquiéter
TomTom. Qui ambitionne de proposer ce service à 50 % de ses utilisateurs européens dès l’année prochaine. Des discussions sont en cours avec des opérateurs français.

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Philippe Richard