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Les gavés

Que ce soit devant un steak-frites ou une tranche de foie gras, on n’est jamais tranquille. J’explique. Midi. Cantine de l’entreprise. Sous-sol de ladite. La conscience…

Que ce soit devant un steak-frites ou une tranche de foie gras, on n’est jamais tranquille. J’explique. Midi. Cantine de l’entreprise. Sous-sol de ladite. La conscience footballistique de l’endroit nous entreprend (malgré notre lassitude sur le sujet, pourtant peu dissimulée) : “Ils avaient plus assez faim. On espérait un autre titre. Eux, seulement du pognon en plus. Finalement, ils se sont gavés de nos rêves.” Dur à entendre. Facile à assimiler…Changement de décor. Le soir du même jour de juin. Jardin (secret) parisien. Douceur préestivale. Champagne. Beau linge, informé, concerné. “La croissance est là. Où est la reprise ?” feint de s’étonner ce banquier. “La crise est psychologique”, ânonne pour la cent cinquantième fois un autre. “Ils ont exagéré”, tente de persuader tel autre, arguments à l’appui : pertes abyssales des entreprises, salaires indécents des dirigeants… Enron, Tyco (d’autres…), Vivendi (?)… la duplicité des cabinets d’audit… Conclusion : la veuve de l’Arkansas a perdu son cours du Dow-Jones…“Ils se sont gavés de notre confiance”, conclut un ultime débatteur du pince-fesses parisien. “Mais alors, pense la France d’en bas, est-ce que, pour tous ces objectifs qu’ils nont pas touchés, tous ces “gavés” vont-ils devoir rembourser ?” On peut toujours rêver…

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Jean-François Ruiz