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Les francs-tireurs de l’interface

Ecrire un logiciel, c’est respecter quelques règles d’ergonomie. Cela vous semble évident ? Ça ne l’est pas pour tout le monde.

Quand vous achetez une voiture, vous ne demandez pas au vendeur si la pédale de frein est toujours celle du milieu. La chose va de soi. Dans le monde des systèmes d’exploitation, Windows, Mac OS ou autres, la standardisation des fonctions n’est pas aussi évidente.A quoi sert (entre autres) une interface graphique ? A simplifier la tâche des utilisateurs en leur épargnant l’apprentissage de procédures d’utilisation complexes (ceux qui ont connu les raccourci-claviers de WordPerfect Dos voient ce que je veux dire !).En d’autres termes, les mêmes causes doivent produire les mêmes effets. Ainsi, pour Windows et Mac OS, l’accès au Presse-papiers doit se faire par le menu Edition et les accès disque par le menu Fichier. C’est bien plus qu’une simple question de confort : c’est l’assurance que l’investissement intellectuel de l’utilisateur sera préservé lorsqu’il changera de logiciel.Si les logiciels classiques, comme les suites bureautiques, sont généralement conformes aux règles de l’interface, les programmes graphiques prennent plus de libertés. Certains sont même totalement dénués d’interface. Je mets à part le cas des jeux, pour lesquels la présence de menus en haut de l’écran ne servirait pas à grand-chose.Quelques exemples de logiciels indisciplinés : si vous voulez installer un logiciel de TF1 Multimédia, ne cherchez pas la procédure d’installation mais lancez le logiciel, puis déroulez le menu Fichier/Installer. C’est bizarre ? Oui, mais c’est comme ça. Dans Winzip, le menu Edition a carrément disparu. Quant aux programmes de montages vidéo, ils reposent souvent sur une interface purement visuelle, sans menus, ni texte sur les boutons.Même si vous avez compris le fonctionnement de ces logiciels, je vous défie de l’expliquer à un collègue au téléphone. “Alors là, tu cliques sur le petit bouton placé sous la zone de visualisation “” Le bouton vert ? “” Non : le bouton trapézoïdal placé sous le rectangle jaune, lui-même situé, etc.”Je sais bien que beaucoup d’innovations ont été obtenues par des gens qui avaient pris le parti de piétiner les standards. Sans de tels trouble-fête, Windows, Mac OS, Linux et BeOS n’auraient jamais vu le jour.Mais entre les intégristes qui condamnent la moindre entorse au livre sacré de l’Interface (le GUI, ou Graphic User Interface pour les vrais pros) et les farceurs qui mettent la fonction Impression dans le menu Fenêtre, il y a peut-être un juste milieu. Après tout, si les constructeurs automobiles s’y mettent aussi, votre prochaine voiture aura l’embrayage sur la pédale de droite, le frein au volant et l’accélérateur à la place de l’autoradio.Assurance tous risques obligatoire !* Chef de service, chargé de la rubrique Pratique à LOrdinateur Individuel

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Etienne Oehmichen*