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Les filets de la pêche artisanale naviguent aussi sur le net

La place de marché poisson-frais. com propose aux restaurateurs d’acheter en ligne la pêche du Conquet. Des caméras web installées jusque sur les bateaux retransmettront des images sur l’activité.

Lottes, turbots, langoustes ou araignées en vingt-quatre heures chrono de la mer à votre assiette. Ce slogan devient possible grâce à une nouvelle place de marché sur internet dédiée à la pêche artisanale. C’est le défi lancé par une start up installée face à la mer, à l’extrémité ouest de la Bretagne, dans le port du Conquet. “Dès le mois de mai prochain, les restaurateurs pourront acheter en ligne les poissons et les crustacés haut de gamme du Conquet sur le site poisson-frais. com, promet Ronan Tanguy-Kerebel, responsable du projet. L’internet nous permet à la fois de rationaliser la filière commerciale, d’assurer une traçabilité totale du poisson et de valoriser la pêche artisanale par rapport aux rouleaux compresseurs de la pêche industrielle et de l’aquaculture.”En deux mois, le projet de cet employé dans un réseau d’audit et élu local au Conquet associé à Yvon Lagadec, président du Comité des pêches du Nord-Finistère et patron pêcheur, a déjà récolté 1,5 million de francs auprès de l’établissement de la Criée de Brest et de deux mareyeurs. Ces intermédiaires entre pêcheurs et acheteurs agissant comme de véritables business angels.“Le site propose à la vente la pêche du jour – avec les espèces, les prix, le lieu de pêche – et référencera les restaurateurs participant à l’opération. Deux caméras web – l’une sur le port et l’autre dans l’atelier de marée – permettront de voir de près la qualité des produits”, s’enthousiasme Ronan Tanguy-Kerebel. A terme, il prévoit aussi de doter les bateaux de caméras pour diffuser des images en direct de la pêche. Son but est de persuader certains restaurateurs parisiens d’installer des écrans dans leur salle, branchés en direct sur ses caméras web.Par la suite, le site devrait s’ouvrir en septembre aux particuliers d’Ile-de-France via une plate-forme de livraison à Rungis. Et d’autres ports de pêche artisanale, comme La Cotinière ou Roscoff, pourraient se joindre au mouvement. Aujourd’hui, le port du Conquet – quarante bateaux, 2 500 tonnes par an, un chiffre d’affaires d’environ 60 millions de francs – fait appel à de très nombreux mareyeurs pour écouler sa pêche. “Cette pratique donne lieu à un mode de commercialisation éclaté, qui ne nous permet pas d’être référencé comme port de pêche à part entière. Et ce en dépit de lourds investissements en équipement, financés par l’argent public”, souligne Yvon Lagadec. Le passage au net pourrait bien améliorer la situation en permettant aux produits de la pêche artisanale d’être enfin reconnus à leur juste valeur – fra”cheur et stabilité, etc. A l’instar des filières de produits bio, qui, eux aussi, ont déjà investi le commerce électronique.

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Jean Robert