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Les écrans de nos smartphones pourraient bientôt se réparer du bout du doigt

Des chercheurs japonais ont mis au point, par accident, un polymère capable de se réparer seul si on le soumet à la pression d’une main sans échauffement particulier de sa surface.

Trois cent vingt et un euros et dix cents. C’est le prix demandé par Apple pour réparer l’écran de l’iPhone X si vous l’avez cassé hors garantie. Une belle somme qui explique le nombre de personnes qui risquent le tétanos et de s’entailler l’oreille avec un écran brisé et non réparé.

Réparable sans chauffer

Mais tout cela pourrait bientôt être un mauvais souvenir. Des chercheurs de l’université de Tokyo ont mis au point un nouveau verre polymère (polyéther-thiourées) qui permettrait aux écrans de smartphones de s’auto-réparer. Mieux encore, contrairement aux tentatives similaires déjà connues, ce polymère n’aurait, par exemple, pas besoin d’être chauffé avec un appareil dédié, parfois jusqu’à 120°C et plus. A température ambiante, il pourrait être réparé d’une pression du doigt sur l’écran. Le nouveau verre polymère est « hautement robuste mécaniquement parlant et peut néanmoins être facilement réparé par une compression des surfaces fracturées ».

Découvert par accident

Voilà une bonne nouvelle qui ressemble à une petite révolution pour notre quotidien. Et comme pour beaucoup de ces trouvailles géniales, celle-ci a été découverte par accident. Yu Yanagisawa, un étudiant de l’université de Tokyo, préparait une sorte de colle avec ce matériau. Il s’est ensuite rendu compte que quand la surface du polymère était coupée les deux bords adhéraient l’un à l’autre, ne faisant à nouveau plus qu’un, après avoir été compressés manuellement pendant trente secondes à 21°C.

Incrédule, l’étudiant a répété plusieurs fois son expérience afin de s’assurer de la validité de sa trouvaille. A partir de là, d’autres expérimentations ont permis de constater que le matériau retrouvait sa solidité originelle après environ deux heures.

Un geste pratique et écologique ?

Ce nouveau polymère pourrait donc épargner bien des dépenses et même permettre de réduire la pollution liée aux changements des écrans cassés. Encore faut-il qu’il soit adopté par les fabricants de smartphones. Pour l’heure, malgré l’existence de plusieurs polymères de ce genre, seul LG semble avoir sauté le pas, avec son LG Flex 2, en 2015, dont le dos était capable de se réparer seul afin de faire disparaître des rayures légères. Motorola en est encore au stade de la réflexion et de la recherche, à en croire un brevet publié en août dernier.
En l’occurrence, la facilité d’utilisation pourrait être une bonne raison d’adopter ce nouveau matériau. Avec des appareils dont les écrans occupent de plus en plus toute la façade avant, sans même parler des dos en verre, ce polymère aurait toute sa place dans nos futurs smartphones.

Source :
The Guardian

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Pierre FONTAINE