Passer au contenu

Les disques durs se rapprochent du 100 Go

La capacité des disques durs 3,5 pouces s’envole au-delà des 70 Go. Dans les laboratoires, les records se succèdent à un rythme effréné. Les limites physiques du stockage magnétique restent floues.

Un record battu trois fois en moins d’un mois ! Coup sur coup, la densité surfacique maximale pour le stockage de données sur support magnétique a été portée à 45 gigabits (Seagate), puis à 52,5 gigabits (Hitachi) et enfin à 56 gigabits (Fujitsu) par pouce carré. Une évolution d’autant plus remarquable qu’il y a moins d’un an, le record, alors détenu par IBM, était de seulement 20 gigabits par pouce carré. En pratique, la densité aujourd’hui atteinte équivaudrait à une capacité de stockage de 78 gigaoctets (Go) par plateau d’un disque dur de 3,5 pouces. Soit près de 400 Go pour un disque contenant cinq plateaux. Cette capacité enivrante n’est toutefois pour l’instant qu’une promesse de laboratoire. A l’heure actuelle, les disques de plus haute capacité disponibles commercialement atteignent de 10 à 15 Go par plateau, IBM détenant pour l’instant le record avec son Deskstar 75GXP, qui peut stocker 75 Go de données. Tandis que Quantum, Seagate ou Hitachi talonnent le géant américain de près, avec des produits affichant une capacité proche de 74 Go. D’ici à la fin de l’année, la barrière de 100 Go ne sera sans doute pas franchie, mais pourrait fort bien être approchée.

L’holographie à la place du stockage magnétique

A plus long terme, la capacité des disques durs ne pourra cependant pas augmenter indéfiniment. Tous les constructeurs sont confrontés aux limites physiques de la technologie, notamment à l’effet ” superparamagnétique ” connu depuis 1949. Au-delà d’une certaine densité surfacique, les têtes de lecture ne peuvent plus écrire convenablement les données sur le disque, les bits d’information magnétiques étant si rapprochés que le résultat est imprévisible. Pourtant, depuis plusieurs années, cette limite est sans cesse repoussée. Evaluée à 20 gigabits par pouce carré, elle a été repoussée à 40, 70 puis 100 gigabits par pouce carré. Cette évolution est largement due à l’adoption de têtes plus performantes ?” magnéto-résistives (MR), puis supermagnéto-résistives (GMR). Mais les fabricants travaillent aussi sur les matériaux. Fujitsu a ainsi présenté un média avec lequel il estime pouvoir atteindre une densité de 300 gigabits par pouce carré, en combinaison avec des têtes de lecture plus performantes. Seagate, de son côté, étudie, avec sa technologie OAW (Optical Assisted Winchester), la possibilité d’utiliser un rayon laser pour assister la tête de lecture.
Bien qu’elle ne soit pas clairement identifiée, la limite de densité surfacique pour le stockage magnétique existe bel et bien. C’est pourquoi les fabricants étudient déjà des technologies de substitution, telles que le stockage holographique. Les données sont lues et enregistrées par rayon laser dans le volume d’un cristal spécial, et non plus uniquement sur une surface comme sur disque magnétique. IBM, qui travaille sur le concept depuis plus de cinq ans, estime pouvoir stocker 10 gigabits d’information (plus de 1 Go) dans le volume d’un morceau de sucre. Le débit est en outre très élevé, puisqu’il atteint 1 Gbit/s. Toutefois, la technologie n’en est pour l’instant quà ses balbutiements.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Jean-Marc Gimenez