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Les conseilleurs ne sont pas les payeurs

A l’heure où les entreprises surenchérissent sur les diplômes, voire les double compétences, d’autres marquent leur différence en insistant davantage sur le savoir-être….Notamment en acceptant une moindre rémunération.

‘ Persévérance et motivation, la clef du succès ‘, écrivait récemment, dans un communiqué de presse, une société de services informatiques ! Et de poursuivre :
‘ Rien ne sert d’être super-diplômé pour trouver un emploi. Soyez motivé ! ‘. Présomption ? Ignorance du marché de l’emploi ? On peut s’étonner de tels propos quand l’informatique compte
plus de 50 000 demandeurs d’emploi. Manqueraient-ils de persévérance, ceux qui cherchent depuis des mois, voire plus ?Pourtant, sur le Net ou sur le papier, ils ne se lassent pas de répondre à des annonces, d’affiner leur curriculum, d’ajouter une formation, de se rendre à des entretiens… Et ce souvent sans succès. Là, ce n’est plus la
persévérance que le recruteur potentiel prend en compte, mais bien le niveau de diplôme, l’expérience, l’âge, le lieu de domicile, la nationalité ou le pays d’origine.Non, messieurs, la persévérance ne suffit pas ! Idem pour la motivation. Connaissez-vous des demandeurs d’emploi en informatique qui ne soient pas motivés ? Nombre de ceux qui ont choisi cette profession y sont entrés avec
enthousiasme. Car c’est un domaine qui change continuellement, où les techniques s’enrichissent d’année en année de nouveaux produits, indispensable aux entreprises et qui ouvrent sur de nombreux métiers de l’entreprise. Avec, de surcroît, pour ceux
qui sont attirés par l’aspect humain du travail, un fort aspect relationnel.Si vraiment la persévérance et la motivation étaient la clef du succès, le nombre de chercheurs d’emploi fondrait comme neige au soleil. Le temps où les autodidactes avaient toutes leurs chances est pratiquement révolu ! Ne
serait-ce qu’en raison de la diffusion de l’enseignement de l’informatique, même dans les écoles de commerce.Les ?” de plus en plus rares ?”
self made men qui tracent encore aujourd’hui leur chemin en informatique font davantage figure d’exception que d’exemple. A moins que leur niveau peu élevé de
formation ne confirme les entreprises dans leur recherche de compétences à bon marché.Le communiqué de presse en question se conclut, en effet, par ce conseil sibyllin :
‘ Démarrer sa carrière sans diplôme est forcément plus difficile. Un diplôme rassure. Il faut donc être capable de faire des
concessions : accepter un poste parfois moins attractif, et souvent bien moins rémunéré. ‘
CQFD.* Rédactrice en chef adjointe de 01 InformatiqueProchaine chronique lundi 24 mai

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Anne-Françoise Marès*