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Les cartouches d’Armor dans le collimateur d’Epson

Le fabricant d’imprimantes à jet d’encre accuse le français de violer plusieurs brevets sur ses technologies de cartouches. Il a porté l’affaire devant la justice américaine.

Nouvel épisode dans la bataille qui oppose constructeurs d’imprimantes et fabricants de cartouches compatibles. Il y a quelques jours, Epson déposait plainte pour violation de brevets auprès d’un tribunal américain à
Portland, dans l’Oregon.Cette fois-ci, la cible est Armor, une société française basée à Nantes. Ce spécialiste des consommables et du transfert thermique emploie près de 1500 personnes à travers le monde et dispose de sites de production en France,
Allemagne et en Pologne, notamment.Epson mais aussi HP, Lexmark et Canon sont régulièrement impliqués dans ce type d’affaires judiciaires. Il faut dire qu’ils tirent principalement leurs revenus de la vente de cartouches d’encre alors que leurs
imprimantes sont commercialisées à prix plancher. D’où leur intérêt à mettre des
bâtons dans les roues des fabricants de compatibles dont les produits affichent souvent des prix inférieurs de 30 % à ceux des originaux.

Plus de 30 cartouches en cause

Epson accuse Armor d’enfreindre douze brevets et met en cause ‘ au moins 30 modèles ‘ de cartouches d’encre compatibles avec ses imprimantes Epson Stylus. La filiale
commerciale d’Armor aux Etats-Unis, ainsi qu’Artech, sa filiale allemande chargée de la fabrication des cartouches litigieuses, sont également visées par la plainte. ‘ D’après ce que nous savons, dix des brevets
incriminés portent sur les cartouches elles-mêmes et deux sur le système de fixation sur les imprimantes ‘,
commente un porte-parole de Armor.La société française détiendrait près de 15 % du marché mondial des cartouches d’encre compatibles (hors reconditionnement des cartouches originales des fabricants d’imprimantes). Une condamnation pourrait conduire
Armor à retirer de la vente aux Etats-Unis les produits en cause. Mais la décision ne s’appliquerait pas dans lHexagone, où les parts de marché du français atteignent 30 %.Les procédures judiciaires auraient cependant leurs limites. ‘ Dans certains cas, il s’agit surtout d’un effet d’annonce, estime Gil Orfila, responsable marketing de Pelikan France,
spécialiste du compatible. Le but est de faire de la mauvaise publicité aux cartouches compatibles en suggérant aux distributeurs et aux consommateurs que les produits sont moins fiables que les originaux. ‘ Mais
bien peu d’affaires auraient à ce jour débouché sur le retrait du marché des produits en cause.

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Stéphane Long